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Ste-Justine créera un Centre d’infectiologie mère-enfant

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL — Pour une future mère, la grossesse peut être une période à la fois merveilleuse et angoissante, alors qu’avant même la naissance, elle s’inquiète quant à la santé de l’enfant à venir.

Lorsqu’une femme enceinte est également atteinte d’une infection pouvant être transmise à son enfant, cette inquiétude est exponentielle, et le suivi de grossesse doit être resserré afin de s’assurer que le bébé ait le moins de séquelles possible.

Pour s’attaquer efficacement aux défis complexes que posent les maladies materno-foetales comme le VIH, les hépatites, la rubéole ou le Zika, le CHU Sainte-Justine annonce la création du Centre d’infectiologie mère-enfant, le premier du genre en Amérique du Nord.

Ce nouveau centre permettra de réunir dans un seul lieu tous les experts de l’hôpital montréalais déjà impliqués auprès des mères, ainsi que des enfants vivants avec une infection congénitale.

Les détails entourant la création du centre seront dévoilés lors d’un événement qui aura lieu mercredi, en clôture du premier symposium québécois sur le cytomégalovirus, la plus fréquente des infections virales du nouveau-né pouvant entraîner des conséquences graves.

La codirectrice du centre, la pédiatre infectiologue Fatima Kakkar, a expliqué à La Presse canadienne que le regroupement permettra une meilleure continuité des soins.

«Historiquement, c’était fait par deux équipes séparées, alors la partie obstétrique-gynécologie était faite par une équipe, et après ça, une fois que l’enfant était né, il était pris en charge par une autre équipe de pédiatres infectiologues pour un suivi vraiment à long terme de l’enfant qui était exposé à cette maladie pendant la grossesse. Alors le travail se faisait en parallèle», a-t-elle indiqué.

«(Avec le nouveau centre), les mêmes intervenants pourront s’occuper de la maman pendant la grossesse, alors elle sera vue par les obstétriciens, les gynécologues, les spécialistes en maladies infectieuses. Alors on va les connaître même avant que le bébé arrive et après, ces mêmes intervenants vont pouvoir gérer l’enfant, suivre l’enfant et traiter l’enfant.»

Ce regroupement facilitera grandement la vie des femmes enceintes et des nouvelles mères, qui n’auront plus à se rendre à différents endroits pour de multiples rendez-vous.

Andrea Tellez, une mère de 37 ans résidant à Saint-Hyacinthe, en sait quelque chose. Atteinte du Zika alors qu’elle était enceinte de sa deuxième fille, en 2016, elle a vu son dossier être transféré à Sainte-Justine alors qu’elle en était à son deuxième trimestre.

Elle peut aujourd’hui témoigner de l’importance, pour une mère atteinte d’une maladie infectieuse, d’être bien entourée.

«Quand on est enceinte, on a beaucoup de questions par rapport au développement du bébé, sur ce qui va arriver après. On est mieux d’avoir toute l’information possible pour prendre des décisions éclairées. (…) Plus on a de réponses, plus on a de l’information, plus tranquille on va être et la grossesse va se dérouler un peu plus normalement», a-t-elle raconté.

La Dre Kakkar précise que le Centre d’infectiologie mère-enfant comptera au moins deux médecins en obstétrique-gynécologie avec des expertises en maladies infectieuses et trois pédiatres infectiologues. Une équipe composée d’infirmières cliniques, de pharmaciens, de nutritionnistes, de physiothérapeutes, d’ergothérapeutes et de psychologues sera aussi là pour appuyer les femmes pendant leur grossesse, et les enfants après la naissance, jusqu’à l’adolescence.

La date précise de l’ouverture du centre n’a pas été déterminée, note la Dre Kakkar, qui affirme que les spécialistes reçoivent déjà chaque année au moins cinquante femmes enceintes infectées par le VIH et une cinquantaine d’autres porteuses de maladies pouvant être transmises au bébé.

Mme Tellez, de son côté, a donné naissance à une fille en santé en juillet 2016. Bien qu’elle portait des traces du virus du Zika, elle ne semble pas en avoir aujourd’hui de séquelles. Alors que la campagne électorale bat son plein au Québec, la mère de famille dit espérer que l’argent nécessaire pour appuyer les femmes enceintes dans une situation comme la sienne ainsi que leurs enfants sera toujours au rendez-vous.

«On en a besoin, surtout à ce moment-là, pendant que j’étais dans ma grossesse et que j’avais les problèmes avec le virus, on a vraiment besoin de ces gens-là qui sont là pour nous aider», a-t-elle conclu.

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