Le bruit des concerts sera mesuré dans le Quartier des spectacles
La Ville de Montréal veut acheter cinq stations de mesure sonore pour le Quartier des spectacles. Elle souhaite par ailleurs être avertie en temps réel de tout dépassement de décibels.
Selon l’appel d’offres publié récemment, trois des stations de mesure sonore seront situées autour de la Place des festivals et du Parterre du Quartier des spectacles. Les deux autres seront localisées autour de la place Émilie-Gamelin, qui est aussi fort animée l’été.
En 2017, 14 plaintes concernant des évènements extérieurs dans l’un de ces deux secteurs ont été logées au 311. En 2018, c’est 7 plaintes, indique Anik de Repentigny, chargée de communication à la Ville qui ajoute que cela ne comprend pas les plaintes faites auprès du Partenariat du Quartier des spectacles.
À l’image de ce qui s’est fait au parc Jean-Drapeau, les stations sonores seront capables de mesurer le volume sonore et de transmettre les données en temps réel afin d’avertir par texto ou courriel le gestionnaire des sites (le Partenariat du Quartier des spectacles) et la Ville de tout dépassement des seuils de décibels. Les stations seront aussi capables d’enregistrer le son à l’origine du dépassement. Les données obtenues devront l’être dans un format permettant leur communication au grand public via un site internet.
«Le besoin de régulation de son pour les citoyens habitant autour des places et lieux de spectacles est une priorité considérée par le Partenariat du Quartier des spectacles», indique la Ville de Montréal dans les documents d’appel d’offres. Celle-ci précise que ce genre d’outil contribuera à faire reconnaître la Ville comme «un chef de file mondialement reconnu parmi les villes intelligentes et numériques».
Normalement, le bruit entrant dans la chambre à coucher ne doit pas dépasser 38dB la nuit, mais des exceptions sont permises par ordonnance pour certains évènements tels que les festivals. Dans le bilan 2010 sur le bruit, la Ville reconnaissait toutefois que «certains événements extérieurs dépassaient les niveaux maximums permis par ordonnance».
Le rapport recommandait notamment de responsabiliser les organisateurs en amont et en aval de l’événement et de les pousser à établir un bilan à la suite de l’événement qui consignerait les mesures prises et les plaintes reçues.
Du côté du Partenariat du Quartier des spectacles (PQDS), sa porte-parole, Marie Lamoureux, précise que «ces sonomètres permettront de mieux connaitre comment le bruit varie dans l’espace public afin d’offrir une meilleure expérience aux spectateurs des 40 festivals tout en continuant d’améliorer la qualité de vie des 12 000 habitants du quartier». Il s’agira, par exemple, de vérifier quelle est l’inclinaison optimale des hauts parleurs en terme de qualité sonore mais aussi de respect de la quiétude des voisins.
En 2011, les 275 plaintes acheminées pour cause de bruit représentaient 14% des requêtes reçues par l’arrondissement de Ville-Marie. Mais depuis, une demi-douzaine de tours à condos ont poussé dans le Quartier des spectacles. Le secteur comprend aussi complexe des sciences de l’Université du Québec à Montréal, des bureaux et plusieurs hôtels. Parmi ces 275 plaintes enregistrées en 2011, 29% avaient pour objet le bruit d’appareils de ventilation, suivi de près par le bruit des chantiers (27%) et les nuisances sonores liées aux évènements extérieurs (24%).