Transport collectif: Montréal, Toronto et Vancouver demandent l’aide d’Ottawa

Le gouvernement Trudeau devra donner davantage de moyens aux villes canadiennes pour investir dans le transport collectif dans son prochain budget 2019 s’il espère des progrès «permanents» en mobilité. C’est du moins ce qu’ont souligné mercredi les maires de Montréal, Toronto et Vancouver.
Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse+, Valérie Plante, John Tory et Kennedy Stewart estiment que le financement obtenu jusqu’ici d’Ottawa en transport durable «représentent un bon pas en avant», mais que celui-ci ne couvre pour l’instant «qu’une petite partie des dépenses publiques annuelles de ces services».
Trop souvent, plaident-ils, les villes doivent débourser de leurs poches pour «les dépenses d’exploitations supplémentaires», «l’entretien des équipements actuels» et «les dépenses liées à la croissance régulière».
Les maires des trois plus grandes villes du pays estiment qu’il faut agir rapidement, dès l’an prochain, car ils ne peuvent attendre «encore une ou deux autres élections fédérales». «Les besoins des citoyens en matière de transports collectifs exigent des capacités financières supérieures à celles de nos villes et même à celles de l’ambitieux plan Investir dans le Canada du gouvernement fédéral», lit-on dans la lettre ouverte.
Selon le trio, près du tiers de la population canadienne «dépend de nos villes pour sa mobilité». Ils disent avoir été élus avec le mandat clair «d’offrir des meilleurs transports collectifs», d’où une «insistance croissante» de la demande des citoyens.
«N’attendons pas d’atteindre le point critique, mais prenons dès maintenant l’engagement national de construire l’infrastructure qui forme l’ossature des villes canadiennes à très long terme.» -Propos tirés de la lettre ouverte.
Priorité ligne rose à Montréal
Dans la métropole, cette vision du transport en commun «englobe» d’abord la ligne rose, d’après la lettre ouverte. «La population attend de nouvelles solutions au défi que représente non seulement les rues embouteillées, mais également le réseau de métro saturé et les voies cyclables surutilisées», lit-on dans le passage du texte réservé à Montréal.
L’état à pleine capacité du réseau de métro montréalais affecte directement l’économie de la ville, ajoute-t-on, soulignant que la ligne rose contribuera non seulement «à améliorer les possibilités économiques et la qualité de vie à Montréal», mais également à «s’assurer que la Ville demeure un leader de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre».
«La ligne rose peut sembler une entreprise lointaine à l’heure actuelle, mais en réalité, le travail commence dès maintenant», est-il indiqué.
Rappelons qu’Ottawa tient à l’heure actuelle ses consultations «pré-budgétaires». Le gouvernement Trudeau prévoit la présentation de son budget 2019 en février ou en mars prochain, à quelques mois des élections fédérales.