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Aide aux itinérants avec des problèmes de santé mentale: le soutien de Québec réclamé

Montréal prépare un plan pour les personnes en itinérance
Photo: Archives Métro

Les trois organismes au cœur d’un programme de réinsertion sociale destiné aux personnes itinérantes ayant des troubles de santé mentale demandent un financement récurrent de Québec alors que leur participation à celui-ci dépend actuellement de dons privés.

Un don de 300 000$ a été offert mercredi par l’entreprise Bell pour financer pour une période de deux ans le programme de réaffiliation en itinérance et santé mentale, un service d’hébergement transitionnel offert par l’Accueil Bonneau, la Mission Old Brewery et la Mission Bon Accueil en collaboration avec deux CIUSSS de la métropole.

Ce programme permet à des sans abri ayant des troubles de santé mentale d’être hébergés pendant six à huit semaines dans un de ces trois organismes, où ils reçoivent des soins de la part d’infirmiers, de psychiatres et de travailleurs sociaux afin de faciliter leur réintégration sociale.

En moyenne, 75% des personnes ayant occupé un des 42 lits financés par ce programme ont déménagé par la suite dans un logement stable.

«Nous ne pouvons pas imaginer de réduire l’itinérance sans venir en aide aux gens qui sont à la rue principalement à cause de [problèmes de santé mentale]», a dit en entrevue à Métro le président de la Mission Old Brewery, Matthew Pearce, qui note qu’environ 35% des personnes en situation d’itinérance souffrent de problèmes de santé mentale.


«Il y a trop de personnes qui sortent des centres jeunesse, qui sortent de prison ou des hôpitaux et qui se retrouvent à la rue. C’est inacceptable», a déclaré en conférence de presse à la Mission Old Brewery mercredi le psychiatre à l’Hôpital Notre-Dame et cofondateur du programme, Olivier Farmer.

«Pas assez»
Le président de la Mission Old Brewery, où le programme a commencé en 2013, reconnaît qu’une quarantaine de lits n’est «pas assez» pour répondre à la demande alors qu’environ 75% des femmes en situation d’itinérance souffriraient de problèmes de santé mentale.
«On a beaucoup d’autres besoins et on essaie de faire ce qu’il faut pour venir en aide avec 42 lits […] Je crois qu’éventuellement, on va devoir augmenter le nombre de lits», a-t-il souligné à Métro, qui demande à Québec d’offrir son soutien financier.

Bien que les services médicaux offerts dans ce programme proviennent du réseau public de santé, il n’y a pas de «fonds récurrents» et dédiés provenant de Québec attribués aux trois organismes qui hébergent les participants à ce service, a indiqué le directeur général de l’Accueil Bonneau, Aubin Boudreau.

Ce dernier estime que le soutien financier de Québec permettrait de «pérenniser le service», tout en aidant son centre de jour à mettre en place davantage de services psychosociaux et d’aide à l’accès au logement.

Un constat partagé par le président-directeur général de la Mission Bon Accueil, Samuel Watts, qui rappelle que ce programme est bénéfique pour le système de santé, car il réduit le nombre de sans abri avec des problèmes de santé mentale devant se rendre à l’urgence pour obtenir des soins.

«On est toujours à la recherche d’un partenariat avec le ministère de la Santé parce qu’en effet, on est en train de le dépanner», a-t-il déclaré, ajoutant qu’un élargissement de ce programme permettrait de «réduire les coûts dans les hôpitaux».

M. Watts estime d’ailleurs qu’avec un soutien financier d’un demi-million de dollars, «on pourrait facilement ajouter 10 lits» dans chacun des trois organismes.
Par courriel, le ministère de la Santé du Québec a indiqué qu’un financement récurrent d’environ 92 000$ à été mis en place en 2015 pour financer les soins de santé offerts dans le cadre de ce programme.

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