Le nombre de personnes en situation d’itinérance en hausse à Montréal
Entre 2015 et 2018, le nombre de personnes en situation d’itinérance visible est passé de 3016 à 3149 à Montréal, selon les résultats du dénombrement effectué en avril dernier dans 11 régions du Québec.
«On estime que l’augmentation qui a eu lieu est de l’ordre de 8% à 12% depuis 2015», a précisé lundi matin le directeur de Je compte MTL 2018, Eric Latimer.
Il apporte toutefois une nuance dans la comparaison des deux chiffres, car la méthode de collectes de données a légèrement changé. Entre temps, deux groupes ont été retranchés de la population visée, dont les gens en centre d’accueil pour demandeurs d’asile et réfugiés.
Selon lui, cette «légère augmentation» découle de plusieurs facteurs, dont principalement la tendance «lourde» à la hausse dû des prix des loyers.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a qualifié la situation d’«inacceptable».
«C’est préoccupant de savoir que le nombre de personnes en situation d’itinérance augmente. On voudrait qu’il diminue, mais il augmente et ça, ça veut dire que la Ville de Montréal a besoin de soutien pour pouvoir trouver des solutions.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal
La ministre responsable de la Métropole et la région de Montréal, Chantal Rouleau, a soutenu que son gouvernement veut justement travailler à trouver des solutions.
«Je compte bien collaborer avec l’ensemble des partenaires du milieu à la mise en place de solutions durables», a-t-elle fait savoir.
Elle a ajouté que le portrait n’est pas toujours négatif et que des centaines de personnes chaque année quittent la rue, «entre autres grâce au travail des intervenants qui oeuvrent auprès des personnes les plus démunies».
Portrait complet
Pour ce dénombrement national, 11 régions du Québec ont été ciblées. Au total, il est estimé que ces régions comptaient, en date du 24 avril 2018, 5789 personnes en situation d’itinérance visible.
Ce terme englobe les personnes ayant fréquenté des services d’hébergement ou qui ont passé la nuit à l’extérieur, contrairement à une personne en situation d’itinérance cachée, qui peut être temporairement hébergée chez quelqu’un ou dans un motel, par exemple.
«La richesse du rapport repose sur la quantité d’analyses réalisées, le nombre de régions pour lesquelles des résultats sont présentés, ainsi que sur les précisions méthodologiques», a expliqué la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann.
Ce sont les hommes (72%) et les Autochtones (10,4%) qui sont surreprésentés parmi les répondants, par rapport à leur proportion dans la population générale.
Mis à part l’âge, le genre et le statut autochtone, le dénombrement a permis de cibler les principaux facteurs menant à la perte d’un logement, comme des problèmes de dépendance, des conflits, des problèmes de santé mentale, la perte d’un emploi ou l’incapacité de payer son loyer.
Sur le nombre de personne en situation d’itinérance visible, environ 15% ont passé la nuit à l’extérieur, alors que les autres étaient majoritairement dans des services offrant de l’hébergement d’urgence ou de transition. À Montréal, ce nombre s’élève à 80%.