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La CAQ sommée d’encadrer la distribution des circulaires Publisac

Après Montréal, c’est au tour du Québec en entier d’examiner la question des Publisacs. Une pétition demandant au gouvernement Legault d’encadrer la distribution des circulaires publicitaires a déjà récolté plus de 2700 signatures, moins de deux semaines après avoir été déposée à l’Assemblée nationale.

«Ce qui est arrivé dans la métropole a attiré mon attention. Je me suis dis que ce serait bien de répéter l’exercice au niveau provincial», explique à Métro la députée de Québec solidaire (QS) dans Mercier, Ruba Ghazal, qui agit comme porte-parole intermédiaire dans ce dossier. Elle fait ainsi référence au milliers de signatures obtenues par le citoyen engagé Charles Montpetit il y a quelques semaines, forçant la Ville de Montréal à tenir une consultation publique sur le sujet.

L’élue provinciale estime que «nos dirigeants doivent comprendre que de recevoir le Publisac seulement si on le demande, c’est du gros bon sens», surtout à une ère où l’environnement et les changements climatiques sont une priorité pour bon nombre de personnes.

«Ça fait longtemps que les gens parlent de ça, mais ce moment, il y a un appétit encore plus grand pour ce genre d’initiative de réduction de déchets. On espère que le gouvernement va nous entendre.» -Ruba Ghazal

La Coalition avenir Québec (CAQ) pourrait d’ailleurs être amenée à aborder le sujet, lors de son prochain conseil général ayant pour thème l’économie verte, prévu les 25 et 26 mai prochains au Plaza Centre-Ville, à Montréal.

Appelé à réagir, le cabinet du ministre de l’Environnement Benoit Charrette reconnaît que le Québec «doit réduire son utilisation du plastique».

«Il n’y a aucun doute dans notre esprit. Justement, dans le premier budget de notre gouvernement, on décidé d’investir 20 M$ pour accompagner les citoyens, les institutions et les entreprises dans la réduction de leur utilisation du plastique.» -Louis-Julien Dufresne, attaché du ministre Charrette.

M. Dufresne rappelle que la CAQ dévoilera «sous peu» un «plan ambitieux» de la gestion des matières résiduelles, pour laquelle le parti a déjà investi quelque 100 M$.

Des demandes concrètes
La pétition réclame du gouvernement la précision du chapitre VII de la Loi sur les compétences municipales – qui régit toute forme de nuisance à laquelle une ville peut s’attaquer  – «afin qu’un article publicitaire puisse uniquement être déposé sur une propriété» si l’occupant « indique qu’il accepte de le recevoir» au moyen d’un logo d’une circulaire entouré d’un cercle bleu.

D’après les signataires, Québec devrait aussi préciser l’article 53,28 de la Loi sur la qualité de l’environnement, qui stipule que le gouvernement peut, par règlement, «déterminer les conditions applicables à la fabrication» de contenants, d’emballages ou d’imprimés pour «réduire la quantité de matières résiduelles».

«Il faudrait faire appel à une matière qui ressemble à du papier, mais qui est facilement recyclable, comme du carton par exemple, plaide Ruba Ghazal. En ce moment, on créé beaucoup de problèmes dans les centres de tri; ils ne peuvent pas séparer le plastique du papier des circulaires et n’arrivent pas à les recycler correctement.»

À Montréal, la pétition initiée par le citoyen Charles Montpetit a obtenu les 15 000 signatures requises pour justifier la tenue d’une consultation publique sur l’encadrement de la distribution des circulaires en moins d’une semaine.

«Pour moi, ça indique à quel point la population de Montréal tient ça à coeur. Je suis certain que ça va servir de preuve concluante pour que les élus s’attardent à ce dossier-là. C’est pas mal clair que c’est un sujet qui va devoir être pris au sérieux.» -Charles Montpetit

Chaque semaine, quelque 2000 tonnes de circulaires sont distribuées aux portes des Québécois. On estime à quelques millions les sacs de plastique ainsi utilisés. «Encadrer les circulaires, c’est une initiative simple avec un réel impact à laquelle les gens ont envie de contribuer, parce qu’ils voient concrètement que ça a un impact sur l’environnement», illustre Mme Ghazal.

Plusieurs organisations écologiques, dont Équiterre, Greenpeace, la Fondation David Suzuki, les AmiEs de la Terre, Nature Québec et la Coalition Climat, ont déjà donné leur appui au projet.

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