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Montréal demande à ses retraités de ne plus investir dans les hydrocarbures

La mairesse de Montréal Valérie Plante et le président du comité exécutif, Benoit Dorais, ont présenté le budget 2020 de la Ville lundi avant-midi. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que les changements climatiques menacent de faire gonfler les dépenses de la Ville dans les prochaines années, l’administration municipale a envoyé une demande aux comités représentant les employés municipaux et les policiers de la métropole à la retraite afin de leur demander de cesser d’investir dans des entreprises d’hydrocarbures.

«On s’est adressés aux comités de retraite pour que dans la révision de leurs politiques [d’investissements], qui est prévue en 2019, ils puissent émettre des balises qui soient claires et qui mèneront à terme à un retrait des investissements dans les énergies fossiles», a expliqué le président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Benoit Dorais, lors d’une conférence de presse mardi dans l’édifice Lucien-Saulnier. 

Mis ensemble, les investissements des retraités des différents syndicats de la Ville de Montréal et des policiers, qui disposent d’une caisse distincte, totalisent près de 14,5 G$. Ces comités de retraite étant autonomes, la Ville ne peut les forcer à réduire leurs investissements dans les énergies fossiles, dont la teneur est d’ailleurs tenue confidentielle.

«Je ne peux pas donner de cibles. C’est à eux à faire des choix responsables pour faire fructifier leurs avoirs. Ils sont autonomes. Ce qu’on leur demande, c’est de faire des choix responsables», a dit M. Dorais. 

Qualifiant cette demande de «symbolique», la mairesse de Montréal espère qu’elle saura «sensibiliser» la fonction publique montréalaise à l’importance d’opter pour des investissements plus «responsables».

«Du même coup, j’interpelle tous les retraités de la Ville d’eux aussi demander haut et fort que les fonds [auxquels ils contribuent] se retirent de tout ce qui touche aux énergies fossiles», a lancé Mme Plante. 

«On croit que c’est l’addition de gestes, les uns après les autres, qui donnent des résultats et qui vont avoir un impact marqué sur la lutte aux changements climatiques.» -Benoit Dorais, président du comité exécutif

M. Dorais a par ailleurs souligné avoir reçu un «retour d’appel» positif des différents comités de retraite de la Ville, qui ont qualifié cette proposition d’«intéressante».

Le président du comité exécutif ne craint d’ailleurs pas qu’une baisse des investissements dans le secteur des énergies non renouvelables n’entraîne potentiellement une baisse de l’argent disponible dans les coffres des retraités de la Ville et du Service de police de la Ville de Montréal.

«On ne demande pas aux gens de perdre de l’argent», a-t-il assuré, donnant comme exemple la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui «continue à faire de l’argent» bien qu’elle ait réduit ses investissements dans des entreprises d’hydrocarbures de 3 G$ au cours des sept dernières années. 

Adaptation
Selon un rapport de l’Union des municipalités du Québec publié à la mi-mars, les 10 plus grandes villes du Québec devront dépenser plus de 2 G$ au cours des cinq prochaines années afin d’adapter «leurs structures et leurs aménagements urbains» pour faire face aux changements climatiques. Les villes devront notamment investir dans la modernisation de leurs usines de traitement des eaux et dans des projets de verdissement afin de contrer les îlots de chaleur, note le rapport.

«Ces chiffres sont alarmants, mais l’inaction pourrait coûter encore plus cher», a déclaré Mme Plante, qui a soulevé que les dépenses liées à l’adaptation aux changements climatiques «auront des impacts sur les employés [de la Ville], et donc sur les cotisants aux régimes de retraite». 

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