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25% des routes principales en mauvais état: Montréal reconnaît qu’il faut en faire plus

Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne

Même si Montréal a déjà investi des centaines de millions de dollars depuis 2015 dans les infrastructures routières, il faut toujours en faire plus. C’est ce qu’a reconnu mardi la mairesse Valérie Plante, alors qu’un rapport d’auscultation de la Ville met en lumière que près du quart des rues principales sont en très mauvais état.

«On doit toujours en faire plus. En même temps, il y a des rues qui sont en très mauvais état, mais on a augmenté le nombre de rues en excellent état», a témoigné la chef de Projet Montréal, en marge d’une visite du chantier de Sainte-Catherine Ouest en matinée.

Un reportage du Bureau d’enquête du Journal de Montréal révélait mardi que si 146 km de rues sont passés de l’attribution «très mauvais» à «excellent» depuis 2015, quelque 202 km en très mauvais état n’ont pas été rénovés et leur état n’a pas changé.

Cette réalité démontre selon la mairesse qu’il faut trouver «un juste milieu» en matière d’infrastructures routières, afin d’hausser le nombre de routes en excellent état tout en maintenant les axes en mauvais état au plus bas taux possible.

«Une ville, comme administration, doit toujours négocier entre des grandes rénovations – refaire les rues, les améliorer – et en même temps colmater les nids-de-poule. Avec les périodes de gel et de dégel l’hiver passé, leur nombre a augmenté de façon drastique, alors on doit trouver cet équilibre-là.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Corriger le passé
Joint par Métro, le responsable des infrastructures routières au comité exécutif, Sylvain Ouellet, parle d’abord d’un modèle à changer. «La première chose à faire – et vraisemblablement ça n’a pas été fait dans les dernières décennies – c’est d’investir chaque année pour compenser un vieillissement important du réseau», indique-t-il.

D’après lui, si les administrations précédentes avaient investi «au bon rythme», la Ville «ne serait pas dans un rattrapage massif à la fois des infrastructures souterraines et routières».

Tant pour l’eau que pour les routes, les augmentations d’investissement sont effectivement imposantes. En 2002, Montréal injectait annuellement 20 M$ dans son réseau hydrique, alors qu’aujourd’hui, elle en investit près d’un demi-milliard.

«Est-ce qu’on pourrait accélérer plus rapidement? Oui. Mais le problème, c’est que le marché de la construction ne pourrait pas répondre à toutes ces demandes et que pour le citoyen, il y aurait des impacts difficiles sur la mobilité.» -Sylvain Ouellet, responsable des infrastructures routières

Selon les données de la Ville, 41% des chaussées sont «en excellent ou en bon état», un chiffre qui atteignait à peine 20% en 2015 sous le règne de Denis Coderre. À cette date, environ 55% des rues à l’étude étaient «en très mauvais ou en mauvais état», soutient la ville-centre, qui dit avoir ramené cette proportion à la baisse, jusqu’à 39% l’an dernier.

«Ça démontre que pour corriger le tir, ça prend des investissements massifs, dit Sylvain Ouellet. La question, maintenant, c’est de savoir si les Montréalais sont prêts à continuer à ce rythme-là, avec toutes les conséquences que ça peut amener.»

Malgré toute sa bonne volonté, ajoute l’élu, force est d’admettre que Montréal ne peut pas «corriger trois décennies de pelletage en avant d’ici quelques années seulement». «C’était cruel ce qu’on faisait avant, d’éventrer la rue et de reconstruire à l’identique, analyse-t-il. On perdait des opportunités qui se présentent aux 50 ans, voire aux 100 ans seulement.»

«Quand je me couche la nuit, je n’ai aucun problème à dormir. On fait le maximum en fonction de ce qu’on a hérité. Beaucoup trop de politiciens ont manqué et ont occulté les réalités dérangeantes», illustre-t-il, soulignant qu’en plus de la Ville, le MTQ, la STM ou encore Hydro-Québec «sont eux aussi en mode rattrapage». «C’est sans compter le REM. Ce que les Montréalais voient, c’est seulement le quart des chantiers qui sont ceux de la Ville», renchérit-il.

Un peu plus de 14 000 tronçons ont été examinés sur l’île de Montréal lors de cette «grande campagne» d’auscultation des rues l’été dernier, pour un total de 1665 km. L’exercice doit permettre à la Ville de mieux planifier ses investissements routiers.

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