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Des jeunes font des recommandations au gouvernement pour une société «ouverte d’esprit»

Jean-Victor Blouin, Stéphanie Smith-Baron et Marie Anne Guichandut, coordonnatrice de la Coalition Interjeunes. Photo: Pablo Ortiz

Des représentants de la Coalition Interjeunes ont présenté le rapport de la Grande consultation jeunesse, qui a rassemblé près de 170 jeunes de 12 à 30 ans provenant de 13 régions du Québec, sous le thème des étiquettes ou des préjugés et du jugement.

«Donner cette parole-là aux jeunes c’est super important, a confié dimanche après-midi Jean-Victor Blouin, un des participants de l’édition 2018 de la Grande consultation jeunesse. Je ne me sens pas nécessairement entendu ou représenté par le gouvernement, donc je pense que c’est très important de lire rapport pour entendre la jeunesse québécoise a à dire sur cet enjeu».

Pendant deux jours, en novembre dernier, les jeunes ont pu échanger à propos des étiquettes apposées aux gens dans la société, principalement sur quatre grands thèmes, soit l’école, la famille, l’emploi et la société, à savoir comment les étiquettes les affectent, mais aussi comme se les réapproprier positivement.

Les jeunes disaient parfois sentir que leur identité était réduite à une catégorie ou un mot, selon leur apparence, leur orientation sexuelle ou encore les vêtements qu’ils portent.

Dans son rapport, la Grande consultation jeunesse présente le fruit de ces discussions, mais établi également des recommandations faites par les jeunes, qui seront transmises aux élus.

«Les jeunes ayant tous des réalités très différentes, de ces discussions sont sorties des recommandations – près d’une soixantaine – hyper intéressantes, diversifiés, originales, qui valent la peine d’être lues et prises en compte», a souligné la coordonnatrice de la Coalition Interjeunes, Marie Anne Guichandut.

Les jeunes donnent ainsi priorité, notamment, au soutien et à l’accompagnement aux élèves, par le biais de mise en place de groupes de pairs-aidants ou d’aide psychosociale, par exemple. Ils demandent aussi au gouvernement de favoriser la désignation non genrée des personnes, de bonifier les programmes d’accessibilité à l’emploi pour les gens avec une limitation associée à la santé physique ou mentale, d’offrir plus de ressources et des services spécifiques en régions et milieux ruraux, mais aussi pour les organismes qui travaillent avec les «exclu.e.s» ou les populations à risque, comme les personnes en situation d’itinérance.

Les jeunes provenant de différentes régions, les discussions ont permis aux jeunes de «sortir de leur bulle» et voir, mais aussi comprendre, quelles sont les réalités à quelques kilomètres d’ici, dans la même province.

«Je considère que j’ai un peu toutes les étiquettes que la société juge : je suis une femme, noire, pansexuelle, tatouée, etc. Mais je viens de Montréal, et on a la chance d’avoir plusieurs organismes et une ouverture [d’esprit]. On pense que c’est comme ça partout au Québec, alors que non», a expliqué Stéphanie Smith-Baron.

«Notre responsabilité est de voir ce qu’on peut faire pour aider ceux ailleurs» –Stéphanie Smith-Baron

Conscients qu’il s’agit d’un «long processus», les jeunes ne s’attendent pas nécessairement à voir un changement «dans les prochaines semaines, ni même les prochains mois». Par contre, ils espèrent voir une «ouverture d’esprit».

«Je pense que la classe politique n’aura pas le choix de nous prendre en considération, de nous entendre. On était 175 jeunes, 13 régions ont été représentées. Mais évidemment, c’est un travail à long terme», a admis Stéphanie Smith-Baron.

La prochaine Grande consultation jeunesse aura lieu en novembre prochain.

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