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La fin pour un club de cheerleading

Janie Lapierre, devant un mur couvert de trophées et bannières.
Performant à de nombreuses compétitions en Amérique du Nord, le Spirix a gagné un nombre impressionnant de trophées au cours des 15 dernières années. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Le club de cheerleading SpiriX Athletics, situé à Saint-Léonard, fermera bientôt ses portes en raison d’un règlement de zonage. Une triste nouvelle pour la propriétaire.

Occupée à faire des boîtes de déménagement en vue de la fermeture de son club, Janie Lapierre a encore de la difficulté à accepter le cours des événements. Dès la fin du mois, son organisation, qu’elle a passé les 15 dernières années à bâtir, cessera toute activité.

« Tout a commencé en décembre, avec un changement de signalisation, qui interdit de s’arrêter devant la bâtisse que le club occupe, résume Mme Lapierre. À partir de là, les parents ont commencé à se plaindre à l’arrondissement qu’ils n’étaient plus capables de débarquer leurs enfants pour les amener à leurs pratiques. »

Suite aux plaintes des parents, l’arrondissement de Saint-Léonard a dépêché un inspecteur, qui a relevé que le club ne respectait pas les règlements de zonages liés à son emplacement, qu’il occupait depuis les 5 dernières années.

« L’arrondissement a constaté que SpiriX était non conforme aux articles 3.1.2 et 3.1.4 du Règlement de construction (1884), à savoir que l’entreprise ne bénéficiait pas de certificats d’autorisation d’usage et d’affichage et que l’usage commercial exercé (club de gymnastique) était interdit dans ce secteur », explique Maude Chartrand, chef de division aux Relations avec les citoyens et Communications de l’arrondissement.

Le 23 janvier, suite à cette visite, l’arrondissement a fait parvenir une lettre à Mme Lapierre expliquant qu’elle devait se relocaliser avant le 31 août.

À partir de mai, n’ayant toujours pas trouvé de nouveau local, Mme Lapierre a commencé à intensifier ses recherches, y affectant également d’autres employés. « J’ai dû parler à une vingtaine d’agents immobiliers, s’exclame-t-elle. Toutes les compagnies immobilières de l’est de Montréal me connaissent ! »

Toujours incapable de se relocaliser, elle a appelé l’arrondissement, a deux reprises, afin de demander une prolongation du délai. « Considérant l’engagement de Mme Lapierre à trouver un autre local, ainsi que l’incertitude quant à la sécurité du local actuel occupé par SpiriX en vertu du Code de construction, l’arrondissement a refusé cette demande », ajoute Mme Chartrand.

Une fermeture imminente

Faute d’une solution, le 26 juin dernier, Mme Lapierre a annoncé à ses entraîneurs, puis aux athlètes, qu’elle fermerait son club. Cela leur permettait de se trouver un nouvel endroit avant la saison suivante de cheerleading, qui a commencé le 1er juillet. « Il fallait que je prenne la décision avant. Je ne pouvais pas entraîner des athlètes d’élite compétitifs pendant deux mois et fermer en août, révèle Mme Lapierre. Les athlètes ne peuvent se placer comme ça, ils doivent passer des auditions et on est seulement 4 clubs de cheerleading à Montréal. »

Pour les deux mois suivants, elle a proposé des cours récréatifs à son gymnase, une façon de limiter les pertes financières. Une trentaine d’athlètes ont répondu à l’appel, alors que le club en comptait auparavant près de 200.

Mince lueur d’espoir, après que le cri du cœur que Mme Lapierre a publié soit devenu viral sur les réseaux sociaux, l’arrondissement a accepté de la rencontrer vendredi prochain.

« Je ne sais pas par quel miracle ça serait réchappable, modère Mme Lapierre. Mes athlètes ont signé des contrats avec d’autres clubs jusqu’au mois de mai prochain, et ce n’est pas certain qu’ils reviendraient. Même si j’obtiens une dérogation, je ne pourrai pas payer ce loyer si je n’ai pas un certain nombre d’athlètes. Je ne vois pas comment on pourrait sauver ça. »

« Tous les autres clubs de cheers sont dans des zonages industriels. S’il a fallu sacrifier le mien pour que les autres survivent, ce sera au moins ça », conclut-elle tristement.

Pour marquer la fin du club, une fête aura lieu dimanche prochain, à partir de 16h, avec la présence de deux « food trucks ».


Ce qu’est Spirix Athletics

C’est en 2004 que Janie Lapierre a fondé le club, après avoir entraîné en cheerleading pendant 4 ans. Composée d’une vingtaine d’athlètes lors de ses débuts, le club en comptait jusqu’à 200 dans la dernière année.

En 2014, le club a déménagé dans ses locaux actuels, alors que son ancien gymnase devenait trop petit pour son achalandage.

Les athlètes prenaient part à diverses compétitions de calibre international à travers l’Amérique du Nord, dont le Championnat du monde de cheerleading.

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