Un chantier «majeur» de 10 ans pour les tunnels Ville-Marie et Viger
Le chantier «majeur» des tunnels Ville-Marie et Viger entraînera pendant longtemps des entraves à la circulation à Montréal. Québec dit vouloir les minimiser «au maximum» les inconvénients.
Les tunnels Ville-Marie et Viger – où circulent chaque jour près de 200 000 véhicules –, doivent être remis à neuf. Leur structure s’est largement détériorée depuis leur construction dans les années 70.
Lancé l’an prochain, le chantier s’étirera jusqu’en 2029, selon les informations diffusées jeudi par le ministère des Transports du Québec (MTQ).
«Le but, c’est que ce soit le plus simple possible, parce que cet échangeur-là demeure crucial pour la performance économique de Montréal et du Québec. On en est bien conscients», explique la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau.
Ainsi, lorsque des travaux devront être réalisés sur une voie d’accès aux tunnels, ceux-ci ne seront faits que la nuit ou les fins de semaine, sauf exceptions. Le gouvernement exigera par ailleurs que deux voies de circulation demeurent libres pendant la journée, en tout temps.
«On veut à tout prix éviter les fermetures complètes des deux tunnels pendant le jour.» -Pierre Blanc, gérant aux projets majeurs du MTQ
L’incertitude concernant ces deux tunnels a d’ailleurs reporté de plusieurs années la reconfiguration du Square Viger, un projet caressé par la Ville de Montréal. Rappelons également que la Ville recouvrera bientôt la sortie Berri/Saint-Laurent de l’autoroute Ville-Marie.
L’ouest en premier
Le chantier commencera par des travaux de réparation structurelle au niveau de la sortie de la Montagne, dans la portion la plus à l’ouest du tunnel Ville-Marie.
«Certes, il faut maintenir la mobilité des usagers sur cet axe, mais on veut aussi ne pas avoir à réintervenir dans 40 ans», souligne pour sa part le gérant aux projets majeurs du MTQ, Pierre Blanc.
L’éclatement du béton et l’état piteux de plusieurs joints appellent selon lui à une intervention «urgente», d’autant plus que la structure, la ventilation, l’électricité, le système de sécurité et le drainage des tunnels doivent aussi être revampés. Au total, neuf tubes de circulation, 10 ponts d’étagement, 29 murs de soutènement et quelque 10 km de chaussée arrivent à la fin de leur vie utile.
Jusqu’ici, aucun budget n’est pourtant fixé par le ministère des Transports du Québec (MTQ), qui refuse de donner même un ordre d’idées du montage financier. La ministre Rouleau avance que le projet en est «à l’étape du dossier d’affaires», et qu’un scénario doit d’abord être présenté au gouvernement pour fixer un montant précis d’investissement.
Saint-Laurent fermé
Le chantier affectera également de grandes artères comme Saint-Laurent et Saint-Urbain.
«On ne sait pas encore si ça se fera en même temps, mais chose certaine, il y aura des fermetures complètes de ces deux boulevards-là, confie M. Blanc. Là encore, on va privilégier les fins de semaine d’abord.»
Au-delà des rénovations matérielles, le MTQ profitera aussi de ce chantier pour revoir ses normes de sécurité. Corridor trop étroits, escaliers trop à pic ou signalétique déficiente: plusieurs éléments doivent être corrigés à l’heure actuelle pour augmenter la sécurité des citoyens en cas d’incendie dans un tunnel, par exemple.
L’environnement n’est pas en reste. «On va aussi tenir compte des changements climatiques, surtout dans la question des rejets d’eau dans l’égout municipal», soutient Pierre Blanc. L’augmentation des quantités et des réserves dans les puits amène son équipe à reconsidérer ses techniques de drainage.
Près de la moitié des travaux seront «invisibles» aux yeux de tous d’après la ministre Rouleau, car ils seront réalisés à l’extérieur des voies.
Situé entre la rue Guy et le boulevard Saint-Urbain, le tunnel Ville-Marie fait 5,4 km de longueur, alors que le tunnel Viger, beaucoup moins emprunté, totalise1,3 km de chaussée.