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Économie verte: «l’économie du gros bon sens»

Des panneaux solaires et des éoliennes
Photo: IStock Photos

La transition des entreprises canadiennes de l’économie «brune» vers l’économie verte relève du «gros bon sens», avance un entrepreneur. Il invite les jeunes membres de l’industrie à adopter ce modèle.

Jocelyn Doucet est derrière Pyrowave, une entreprise de conversion du plastique et du polystyrène en produits réutilisables. Il considère que l’âge d’or de l’économie régulière – basée sur des technologies moins durables – est en extinction.

«L’économie verte a longtemps été vue comme un modèle dans lequel il est difficile d’être compétitif face à une économie brune. Il a longtemps été perçu comme quelque chose de plutôt négatif», explique M. Doucet.

«Il y a un engouement assez important autour des technologies vertes, ajoute-t-il. Parce qu’on arrive à un point où c’est aussi ou encore plus rentable que les technologies anciennes ou établies.»

L’économie verte s’appuie sur une philosophie de «durabilité». Au contraire, les modèles réguliers utilisent souvent des technologies linéaires, qui produisent des quantités importantes de gaz à effets de serre ou de déchets, par exemple.

«L’économie linéaire actuelle transforme des ressources qu’on finit par jeter malheureusement, dans la plupart des cas», soutient le directeur de l’Institut de l’environnement, du développement durable et de l’économie circulaire (EDDEC), Daniel Normandin.

«L’économie verte, c’est combiner un modèle économique à un modèle le plus environnemental possible», résume Mathias Schoemer, conseiller aux communications à l’Institut pour l’IntelliProspérité, un laboratoire d’idée basé à l’Université d’Ottawa.

Des obstacles à franchir

Tout n’est pas rose toutefois pour l’économie verte. «Les technologies brunes sont en fonction depuis 70, 80, 100 ans», remarque Jocelyn Doucet.

«Pour remplacer un produit chimique avec quelque chose de renouvelable, par exemple, il faut pénétrer une chaîne d’approvisionnement très optimisée. C’est un enjeu extrêmement difficile», reprend-il.

Selon l’entrepreneur, les gouvernements ont «intérêt à développer» l’économie verte.

«C’est sûr que, quand on voit des gouvernements aider des entreprises de l’économie brune avec des subventions dont elles n’ont pas nécessairement besoin, ça vient à l’encontre des messages d’aide aux technologies vertes», analyse M. Doucet.

«Il faut aussi être équitables et, peut-être, donner moins d’aide à l’industrie existante. Essayer d’arrêter de maintenir le statu quo.» – Jocelyn Doucet, directeur général de l’entreprise Pyrowave

Pour Mathias Schoemer, des politiques publiques seront nécessaires. «C’est sûr que ça prend un mouvement à l’échelle nationale. Ça prend des politiques qui permettent d’accroître l’innovation propre et d’attirer des entrepreneurs à innover», souligne-t-il.

Le Québec se porte bien en termes d’économie circulaire, constate Daniel Normandin. «C’est sans doute la province la plus avancée au niveau canadien sur le déploiement de cette économie», affirme le chercheur.

Regard vers les jeunes

La transition du brun vers le vert se fera grâce aux nouvelles générations, estiment les intervenants rejoints.

«Il y a une montée en puissance chez les jeunes du militantisme pour le climat», remarque M. Schoemer.

Même son de cloche chez M. Doucet, qui maintient que les attraits de l’économie verte se multiplient.

«L’industrie pétrolière intéresse de moins en moins les jeunes, soutient M. Doucet. La nouvelle génération est consciente du fait qu’il y a des solutions qui existent.»

L’Institut pour l’IntelliProspérité organise jeudi une conférence sur l’économie verte en présence de plusieurs entrepreneurs expérimentés. Ce colloque, intitulé «Réussir dans l’économie verte», se tiendra à 18h à l’École Polytechnique.

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