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Vapotage: une entreprise montréalaise poursuit le gouvernement fédéral

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Photo: Carmine Galasso / The Associated Press

Une entreprise de vapotage poursuit Ottawa afin de pouvoir comparer les effets sur la santé de ses produits à ceux du tabac, a appris Métro.

L’entreprise montréalaise Vaporus a récemment déposé une poursuite en Cour supérieure du Québec. Elle entend ainsi demander au gouvernement fédéral de modifier un article de la Loi sur le tabac et les produits de vapotage. Celui-ci souligne qu’il est interdit de faire la promotion d’un produit de vapotage «en comparant les effets sur la santé» liés à l’usage de celui-ci à ceux «liés à l’usage de produits du tabac».

«C’est une violation d’un droit fondamental», soutient l’avocat de l’entreprise, Frederick Pinto.

Ce dernier rappelle que Santé Canada reconnaît que les produits de vapotage peuvent être une alternative moins nocive pour les fumeurs.

«Même si cette information est véridique, les compagnies de vapotage n’ont pas le droit de la communiquer», déplore l’avocat.

La date du procès, qui aura lieu au palais de justice de Montréal, demeure inconnue.

Réputation du vapotage

Dans les dernières semaines, l’industrie du vapotage a été pointée du doigt à de nombreuses reprises. Aux États-Unis, des centaines de cas d’hospitalisations pour des maladies pulmonaires graves chez des personnes ayant consommé des produits de vapotage ont été répertoriés. Un premier cas a aussi été recensé au Québec la semaine dernière.

«Notre crainte, c’est que nos clients se remettent à fumer», soulève le directeur des opérations chez Vaporus, Alex Beaucage.

Actuellement, Santé Canada souligne que le vapotage comporte des risques alors que ses effets sur la santé «demeurent inconnus».

Attrait chez les jeunes

Cette poursuite inquiète particulièrement la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. Cette dernière compte parmi les différentes organisations en santé qui ont fait une sortie médiatique en septembre. Celles-ci réclament que les produits du vapotage soient soumis aux mêmes restrictions en matière de publicité que ceux du tabac.

La réglementation actuelle prévoit notamment qu’il est permis de vendre des produits aromatisés. Ceux-ci peuvent pourtant être plus attrayants pour les jeunes.

«Quand on laisse le soin aux fabricants de faire de la promotion, ça contribue à la consommation.» –Flory Doucas, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac

«C’est clair que l’encadrement trop permissif a contribué à la situation qu’on connait actuellement. Et ça, c’est une hausse fulgurante de la consommation des produits de vapotage par les jeunes», déplore la porte-parole de la Coalition, Flory Doucas. 

Une récente étude universitaire fait état d’une hausse de 74% de la proportion de jeunes de 16 à 19 ans utilisant des produits de vapotage au Canada entre 2017 et 2018.

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