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Sondage: Montréal est bilingue, affirment une grande majorité de Québécois

Montréal
Montréal Photo: Getty Images

En pleine tempête «bonjour-hi!», un sondage Léger conclut qu’une vaste majorité de Québécois considèrent Montréal comme une ville bilingue. L’échantillon est toutefois majoritairement anglophone.

Le coup de sonde a été mené sur Internet auprès de 1937 Québécois. De ce groupe, 1019 sont anglophones, 773 sont francophones et 144 sont allophones. Environ 80% des Québécois sont francophones, contre un peu moins de 10% d’anglophones, selon le dernier recensement.

Résultat: près de 77% de l’échantillon est totalement en accord avec la prémisse que Montréal est une ville bilingue. Environ 20% des répondants se disent au contraire «plutôt» ou «fortement» en désaccord.

Une majorité fausse?

L’étude a été commandée par l’Association d’études canadiennes. Son président-directeur général, Jack Jedwab, croit que l’avis des Québécois est clair malgré la majorité anglophone au sein de l’échantillon.

«Le sondage est pondéré. Donc il n’y a pas nécessairement plus d’anglophones calculés dans le résultat total. C’est un échantillon très fiable», soutient M. Jedwab.

Des propos appuyés par le vice-président adjoint aux affaires publiques chez Léger, Sébastien Poitras.

«Quand les résultats globaux sortent, il y a un traitement statistique qui est fait. Chaque individu se fait attribuer un poids qui va le ramener à son poids réel dans la population», avance-t-il.

Pondération désirée

L’appel à un échantillon anglophone majoritaire était voulu, souligne M. Poitras.

«Un échantillon représentatif de la population québécoise nous aurait donné un échantillon vraiment trop faible d’anglophones. C’est volontairement qu’on a fait un sur-échantillon pour avoir une précision dans la lecture», explique-t-il.

Cette décision revêt de l’importance chez M. Jedwab. «Très souvent, à Montréal, il n’y a pas suffisamment de personnes issues des communautés anglophones», avance-t-il.

Les différences d’opinions entre francophones et anglophones sont faibles, conclut d’ailleurs le sondage. Si 83% de participants anglophones sont «totalement d’accord», tout près de 81% de francophones le sont aussi.

Montréal bilingue: désir ou constat?

M. Jedwab reconnaît que Léger n’a pas demandé aux personnes sondés si «elles aiment le fait que Montréal soit bilingue». C’est d’ailleurs sur cette question que le président du mouvement Québec Français, Maxime Laporte, accroche.

«On demande aux gens de se prononcer sur des réalités de fait. On ne demande pas l’opinion politique de la population quant à savoir si Montréal devrait devenir officiellement bilingue», constate-t-il.

«Au fond qu’est-ce que veut dire ce sondage-là? Pas grand chose. Moi-même, j’aurais peut-être pu répondre oui», poursuit-il.

Suspendre le «bonjour-hi»

Utilisé depuis quelques années déjà, le terme «bonjour-hi» vise à accueillir les clients de langue française et anglaise dans un commerce donné. Le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, avait fait part la semaine dernière de son intention de mettre le terme à l’index.

M. Jolin-Barrette a depuis confirmé qu’il ne légiférerait pas pour interdire le «bonjour-hi». On soutient que Québec n’interdira pas l’utilisation de l’expression.

Selon le sondage, une majorité importante (73%) de la ville de Québec – où se trouve le parlement provincial – est également d’accord pour qualifier Montréal de bilingue. À Montréal, ce chiffre s’élève à plus ou moins 82%.

«Je pense [qu’interdire le « bonjour-hi »] va contre l’esprit des Montréalais. C’est ce qu’affirme l’enquête», analyse Jack Jedwab.

«Il y a consensus à l’Assemblée nationale, poursuit-il. Mais auprès de la population? Je n’ai pas l’impression que c’est le cas.»

Le 21 octobre, lors de leur arrivée au bureau de vote, les électeurs seront accueillis avec un «bonjour-hello».

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