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Pas d’interdiction législative pour le «bonjour-hi», soutient Jolin-Barrette

Le ministre de l'Immigration, Simon Jolin-Barrette
Le ministre Simon Jolin-Barrette Photo: Josie Desmarais/Métro

Après s’être questionné sur la place du «bonjour-hi!» dans les commerces, le ministre Simon Jolin-Barrette a confirmé lundi ne pas avoir l’intention de mettre l’expression à l’index par le biais d’un projet de loi.

«Je n’ai pas l’intention de légiférer sur la question unique du « bonjour-hi »», a avancé le ministre responsable de la Langue française lundi, lors d’un point de presse.

M. Jolin-Barrette avait soutenu la semaine dernière qu’il souhaitait interdire l’utilisation du terme bilingue dans les commerces de la province.

«Je n’ai pas changé d’idée, a affirmé le ministre lorsqu’interrogé sur le dossier, lundi matin. J’ai dit que ça faisait partie de ma réflexion sur l’ensemble des mesures à mettre en place.»

«Incitatifs»

Si une loi sur le «bonjour-hi» ne viendra pas au monde dans l’immédiat, M. Jolin-Barrette souhaite établir des «incitatifs» sur le territoire québécois. Il ferme la porte à des mesures «répressives».

«Le gouvernement du Québec va prendre toutes les mesures pour mettre en place des incitatifs qui feront en sorte que les personnes soient accueillis en français dans les différents commerces», a lancé le député de Borduas.

«On doit tenter de convaincre que c’est important d’accueillir les gens en français», a-t-il ajouté.

Plus loin que l’expression

Deux sociétés de développement commercial (SDC) consultées s’accordent pour dire que le service en français a une importance, si ce n’est que pour la réussite commerciale. Toutes deux incitent toutefois le gouvernement à regarder plus loin que la formule de bienvenue.

«Dans un quartier comme le nôtre, parler en français, c’est signe de succès», convient la directrice générale de la SDC du Quartier latin, Angélique Lecesve.

«Je ne vois pas d’enjeu au bonjour-hi. C’est plutôt dans l’après», ajoute Mme Lecesve.

Mme Lecesve aurait difficilement imaginé des mesures répressives contre le «bonjour-hi». Elle favorise plutôt l’éducation et la sensibilisation, tout comme le gouvernement.

Même son de cloche chez Gil Favreau, directeur général de la SDC du Quartier D, dans Ville Saint-Laurent. «Légiférer me lançait assez gros. Comment faire appliquer? Sur l’affichage, on peut le faire. Alors que là, on parle d’expériences humaines en temps réel», lance-t-il.

«L’un des multiples enjeux dans Saint-Laurent est la francisation. La réalité fait en sorte que ce qui transcende le bonjour-hi est une question d’apprentissage du français, tout simplement» – Gil Favreau, directeur général de la SDC du Quartier D

Rappelé à l’ordre?

L’intervention de M. Jolin-Barrette est survenue après que le cabinet du premier ministre François Legault a exprimé son désaccord avec une loi sur le «bonjour-hi», lundi matin. M. Jolin-Barrette n’a pas le sentiment d’avoir été remis à sa place par son supérieur.

«Au cours des prochains mois, le mandat que le premier ministre m’a donné est très clair. C’est de faire en sorte d’amener des mesures pour que la promotion, la valorisation de la langue française soient présentes au Québec», a-t-il constaté.

«On va faire en sorte que les entreprises accueillent avec le mot « bonjour ». Parce que c’est distinctif du Québec.» – Simon Jolin-Barrette, ministre responsable de la Langue française

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