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L’éthique d’Emmanuella Lambropoulos questionnée

La députée fédérale de Saint-Laurent Emmanuella Lambropoulos
La députée fédérale de Saint-Laurent Emmanuella Lambropoulos Photo: Archives/TC Media

La gestion du programme Emplois d’été Canada (EÉC) a mis le feu aux poudres entre le Conseil jeunesse et l’arrondissement de Saint-Laurent, l’an dernier. Cet épisode lève le voile sur ce qui pourrait sembler des faiblesses éthiques de la députée libérale sortante Emmanuella Lambropoulos.

Au moment où le premier ministre Justin Trudeau était lui-même blâmé par le commissaire à l’éthique pour le dossier SNC-Lavalin, cet été, plusieurs anciens membres du Conseil jeunesse se sont questionnés sur la proximité de leur organisation avec l’association libérale de circonscription (ADC) et le cabinet de la députée sortante.

Par exemple, Amara Kaba a occupé le poste de président des deux organisations en plus d’être sous-traitant pour le bureau de Mme Lambropoulos. Une autre employée du cabinet aurait quant à elle été simultanément dans le Conseil et l’ADC.

«Des fois, on sentait que ça ne faisait qu’un, dit un ancien membre qui désire préserver son anonymat. C’est l’ancien président et la présidente qui décidaient pas mal de tout.»

Tout cela sous le regard de la députée de Saint-Laurent puisque Mme Lambropoulos jouait un rôle concret au sein du Conseil jeunesse qu’elle a créé au début de son mandat.

Elle prêtait ses locaux du boulevard Marcel-Laurin pour des réunions tout en «parrainant» l’organisation, dont le rôle était «de permettre de discuter de sujets de compétences fédérales dans un environnement non partisan».

«Elle assistait à toutes nos rencontres, nous suggérait parfois des événements, des projets qu’on pouvait faire [au bénéfice de la communauté] et validait les nôtres», explique Amara Kaba. 

Au bureau de la députée, on assure que le Conseil n’a «aucun lien avec l’ADC».

Depuis la dernière publication sur sa page Facebook datant de mai 2018, le Conseil jeunesse se fait discret, ayant essuyé plusieurs critiques. Une réflexion sur son avenir est en cours, selon le cabinet de Mme Lambropoulos.

Juridiction

Chaque année, les circonscriptions fédérales peuvent bénéficier du programme EÉC. À Saint-Laurent, plus d’une trentaine d’organismes en bénéficient, créant plus de 180 emplois.

Le Centre communautaire Bon courage (CCBC) avait obtenu une subvention totale de 37 000$ grâce à EÉC, ce qui lui a permis d’embaucher 12 personnes, la deuxième plus importante embauche issue du programme à Saint-Laurent.

Parmi eux, cinq personnes ont obtenu le poste à la suite d’une offre d’emploi conjointe avec le Conseil jeunesse pour de l’animation au parc Painter, dans le quartier Chameran, tout juste devant résidence de la députée Lambropoulos.

Cependant, des jeunes embauchés par la Ville de Montréal offraient déjà les mêmes services, ce qui n’est pas contraire à un partenariat possible.

«Toutefois, cela doit se faire en amont pour permettre à l’arrondissement de bien évaluer le projet, les buts, les objectifs et les résultats visés», peut-on lire dans un courriel de l’arrondissement au CCBC, dont Nouvelles Saint-Laurent News ont obtenu copie. 

Les jeunes qui s’étaient présentés au parc ont donc été sommés de quitter, faute d’autorisation au préalable. L’arrondissement a rencontré tour à tour le CCBC et le président du Conseil jeunesse, Amara Kaba. Au cours de cet entretien, les esprits se sont échauffés. 

«M. Kaba essayait de me faire dire qu’on les avait tassés parce que c’était un projet des jeunes de la députée [Lambropoulos]», se rappelle le conseiller du district Côte-de-Liesse, Francesco Miele.

De son côté. Amara Kaba a déploré l’attitude et le ton de celui qui était maire suppléant à l’époque, disant s’être senti intimidé. Une mésentente qui l’a mené à renoncer à son poste de président. «Je n’avais plus la motivation pour continuer», raconte-t-il.

Cette année encore, CCBC a obtenu 16 employés, loin devant les autres organismes et entreprises de Saint-Laurent. 

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