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Plaintes de pollution sonore: Aéroports de Montréal changera ses pratiques

Avion au dessus des maisons à Montréal.
Un avion vole au-dessus d'une maison, près de Dorval. Photo: Archives Métro

Aéroports de Montréal (ADM) veut changer ses pratiques de collecte et de publication des plaintes pour «pollution sonore» dès l’an prochain. Un regroupement citoyen multiplie les plaintes relatives au bruit des avions depuis plusieurs mois déjà.

«On va fournir des statistiques mensuelles à partir de 2020», explique à Métro la porte-parole d’ADM, Anne-Sophie Hamel. Jusqu’ici, les états de plaintes n’étaient présentés qu’annuellement, souvent en janvier. Ce qui avait pour effet d’irriter les citoyens en quête de solutions.

L’an dernier, les plaintes reçues par l’organisation en lien avec le climat sonore n’étaient traitées qu’à raison d’une plainte par 24 heures, pour un plaignant. Quelque 1550 plaintes avaient alors été recueillies de 384 citoyens, dont 25% d’entre elles provenaient des quatre mêmes individus.

Mais là encore, la situation serait sur le point de changer, soutient Anne-Sophie Hamel. «On a changé nos façons de faire. Dès cette année, chaque plainte sera enregistrée et comptabilisée dans nos systèmes», promet-elle.

«On veut toujours faire les choses correctement en matière de gestion du son, mais il y a un équilibre à considérer entre les besoins des riverains et ceux de la communauté pour de nouvelles destinations.» -Anne-Sophie Hamel, porte-parole d’ADM

Des citoyens à bout de souffle

Alors que les données d’ADM pour 2019 ne seront publiées qu’en janvier, celles d’AÉROPlainte – une application citoyenne de signalement développée par le Montréalais Bill Mavridis –, le sont déjà.

L’OBNL, dont les services sont reconnus et même utilisés par ADM, affirme avoir recensé 32 224 plaintes de 495 citoyens en 2019, dont plus de 16 000 étaient strictement liées au bruit des aéronefs.

«Ça, c’est seulement les gens qui ont téléchargé l’application. C’est possible qu’il y ait encore beaucoup plus», indique M. Mavridis en entrevue à Métro. Il accuse Aéroports de Montréal de «manquer de transparence et d’imputabilité» actuellement, en refusant de publier ses données plus régulièrement.

«D’être obligés de créer et générer ses propres données pour susciter un débat, disons que c’est assez absurde, s’indigne-t-il. Il y a des gens qui ne peuvent pas dormir la nuit, qui ne peuvent même plus profiter de leur jardin en toute tranquillité.» -Bill Mavridis, fondateur d’AÉROPlainte

Le citoyen engagé s’attaque aussi à l’hypocrisie de l’entreprise dans ce dossier, qu’il accuse d’avoir créé un comité tactique sur la pollution sonore «pour se donner une belle image». «Ce groupe-là ne fait rien dans les faits. Aucune analyse, aucune suggestion, aucune solution», tonne-t-il.

Une consultation publique à venir

Des responsables d’ADM en sont actuellement à rencontrer plusieurs élus municipaux du Grand Montréal pour tâter le pouls des populations locales, soutient Mme Hamel.

Cet automne, une consultation publique qui promet déjà d’être très courue se tiendra dans la métropole, en présence de la direction aéroportuaire, de citoyens préoccupés et d’experts.

Malgré les différends entre les deux parties, l’ouverture du dialogue devrait contribuer à «changer la donne», d’après la porte-parole.

Un plan d’action complet devrait ensuite voir le jour, s’il est approuvé par les différentes instances.

D’ici là, ADM met aussi à la disposition de ses clients WebTrak, une plateforme qui permet de lui envoyer des plaintes par courriel. Elle est utilisable sur un ordinateur ou un cellulaire, tout comme l’application de M. Mavridis d’ailleurs.

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