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STM: les inspecteurs en pantalon d’armée pour protester contre les horaires

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Un inspecteur de la STM Photo: Josie Desmarais/Métro

Les inspecteurs de la Société de transport de Montréal (STM) refusent de se plier aux «horaires coupés en deux» que tentent de leur «imposer» leur employeur. Ils portent désormais des pantalons d’armée, à l’instar des policiers du SPVM il y a quelques années.

Depuis le 9 octobre, la quasi-totalité des 170 inspecteurs de la STM portent des pantalons de camouflage en guise de moyen de pression. Ils sont notamment responsables du contrôle des titres de transport.

Depuis juin 2018, la STM négocie avec ses inspecteurs dans le but de signer un contrat de travail. Le principal point d’achoppement porte sur les horaires.

La STM souhaite que les inspecteurs acceptent d’avoir des horaires «coupés en deux». L’employeur compte ainsi échelonner chacun de leur quart de travail sur une période de 12 heures incluant une pause de deux heures non rémunérée en milieu de journée.

«Un des gros avantages qu’on a, c’est qu’on avait des horaires stables. On faisait 10 heures de travail straight», explique à Métro le président de la Fraternité des constables et inspecteurs de la STM, qui est affiliée à la CSN, Kevin Grenier. 

Ce dernier craint que les horaires de travail proposés par l’employeur nuisent à la conciliation travail-famille des inspecteurs. Puisque la plupart d’entre eux demeurent à l’extérieur de la métropole, ces derniers ne disposeront pas du temps nécessaire pour retourner à la maison pendant la pause proposée par la STM, souligne-t-il.

«Si on va de l’avant avec les horaires qu’ils veulent nous imposer, ça va être l’enfer. Comment est-ce qu’on va faire pour aller chercher nos enfants à la garderie?», questionne M. Grenier. 

«Il y a des inspecteurs qui craignent de perdre la garde de leurs enfants si ça passe.» -Kevin Grenier

Demande de médiation

Vendredi dernier, la société de transport a effectué une demande de médiation auprès du ministère du Travail pour dénouer cette impasse.

«Ils disent que [la question des horaires de travail] est en litige et que ça n’avancera plus jamais», critique M. Grenier. Ce dernier demande à la STM de retourner à la table de négociations au lieu de se tourner vers Québec.

«On ne comprend pas pourquoi on ne nous a pas donné la chance de s’entendre», déplore-t-il.

La STM n’a pas expliqué à Métro pourquoi elle souhaite modifier les horaires des inspecteurs.

En ce qui a trait au moyen de pression choisi par le syndicat, cette dernière indique qu’elle «tolère ce manquement au niveau du respect du port de l’uniforme, dans la mesure où cela n’affecte pas la sécurité ou la livraison du service». 

«Nous surveillons activement l’évolution de la situation», a indiqué Amélie Régis, une porte-parole de la société de transport. 

Conflits de travail

Les deux dernières années ont été marquées par plusieurs conflits de travail à la STM.

L’hiver dernier, la STM s’est tournée vers le Tribunal administratif du travail pour réclamer la fin des moyens de pression des employés d’entretien. La Cour avait alors jugé illégale leur grève des heures supplémentaires. Une entente de principe a ensuite été conclue à la fin du mois de février

Par ailleurs, l’an dernier, la STM a signé une entente de principe avec le syndicat qui représente les 4500 chauffeurs d’autobus et les opérateur de métro.

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