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Un quart des hommes montréalais vivraient de la détresse psychologique

La professeure Janie Houle a mené un large sondage sur la détresse psychologique chez les hommes montréalais
La professeure Janie Houle Photo: François Carabin/Métro

Environ 25% des hommes montréalais souffriraient de détresse psychologique, selon une étude chapeautée par le Regroupement des organismes pour hommes de l’Île de Montréal (ROHIM). Des acteurs du milieu appelle à une meilleure concertation entre les médecins et les intervenants psychosociaux pour éviter des drames.

L’équipe de la chercheuse Janie Houle, professeure au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), a mené au printemps 2019 un sondage auprès de 1500 hommes montréalais. Les résultats qui en ressortent sont frappants.

«Le problème est présent à l’échelle de la province», a avancé Mme Houle en conférence de presse, jeudi.

L’étude révèle également qu’un total de 43% des Montréalais de 25 à 34 ans montrent des signes de détresse psychologique probable.

«Ce sont ces hommes-là qui vivent le plus de détresse psychologique, a observé Mme Houle. Est-ce qu’on les rejoint bien? Pas sûr.»

Mieux rejoindre les personnes concernées

Selon l’experte, le tabou entourant la santé psychologique des hommes est documenté depuis des années. Quand vient le temps de consulter, les membres de la gent masculine ont surtout tendance à consulter chez un médecin, souligne le coup de sonde.

Plus de 80% de ceux qui consultent s’adressent à un médecin. Seulement 17% d’entre eux optent pour un intervenant psychosocial.

«C’est prioritaire: les gens vont voir les médecins. Les médecins devraient mieux référer aux intervenants psychosociaux», propose Mme Houle.

«Les hommes ont davantage de barrières. […] C’est important que les intervenants psychosociaux fassent mieux comprendre à la population c’est quoi la valeur ajouté d’aller consulter chez eux» – Janie Houle, professeure au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)

Un plan d’action suffisant?

Le gouvernement du Québec a lancé en 2017 un plan d’action régional montréalais qui doit s’étirer jusqu’en 2022.

«C’est venu mobiliser les gestionnaire du réseau de la santé et les gestionnaire du milieu communautaire pour arriver à faire une meilleure lecture des demandes d’aide de nos hommes», analyse Manon Lusignan, cheffe de service au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Selon le président du ROHIM, Raymond Villeneuve, les conclusions du rapport viennent tout de même surligner les besoins en santé mentale des hommes.

«On veut que le prochain plan d’action soit meilleur, plus nourri», avance-t-il.

Pour aller chercher les hommes qui sont victimes de détresse psychologique, il suffit de gestes simples , croit Janie Houle. La création d’un site Web fédérateur pour l’ensemble des ressources disponibles est à considérer, selon elle.

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