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Grand parc de l’Ouest: la Ville paie trop cher pour acquérir des terrains, dit l’opposition

milieux naturels Grand parc de l'Ouest
À Montréal, le Grand parc de l'Ouest englobera entre autres le Parc-nature du Cap-Saint-Jacques. Photo: Josie Desmarais/Métro

L’opposition officielle à l’hôtel de ville affirme que l’administration de Valérie Plante paie trop cher pour acquérir des terrains en vue de la réalisation du Grand parc de l’Ouest. Elle réitère sa demande pour un «plan d’affaires» pour encadrer la réalisation de ce coûteux projet.

Dans les derniers mois, la Ville a acquis plusieurs terrains pour réaliser ce qui est voué à devenir le plus grand parc municipal du pays.

La plus récente transaction est celle d’un terrain de 140 hectares dans Pierrefonds-Roxboro, acquis la semaine dernière. L’administration municipale a alors indiqué avoir déboursé 73 M$ pour acquérir ce terrain du promoteur Grilli Développement. En tenant compte des taxes, ce montant grimpe toutefois à près de 84 M$, indiquent des documents de la Ville.

«La semaine passée, nous apprenions qu’il y a eu l’achat de 140 hectares, ce qui est trois fois la valeur foncière de la valeur qui est inscrite au rôle», a affirmé lundi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Ce dernier a tenu un point de presse quelques minutes avant le début de la séance du conseil municipal, lundi. 

La Ville de Montréal confirmera par ailleurs aujourd’hui l’acquisition d’un terrain de 3 hectares au centre du parc-nature du Bois-de-l’Île-Bizard pour un peu plus de 287 000$ avec les taxes. Or, la valeur foncière de ce terrain est d’environ 86 000$, a constaté Ensemble Montréal.

«C’est un terrain qui est enclavé, qui n’est pas constructible. Ça fait partie des terrains humides protégés. Il n’y a pas d’explications à savoir pourquoi ce terrain a été acheté à trois fois la valeur», a déploré M. Perez. 

Ce dernier a ainsi réitéré sa demande à l’effet que la Ville dévoile un plan financier pour ce projet à des fins de transparence.

«Pas gênée»

À terme, la Ville entend réaliser le plus grand parc municipal du Canada dans l’ouest de l’île. Cet espace vert aura une superficie d’environ 3200 hectares. Environ la moitié de ce territoire est déjà protégé, selon des informations fournies par la Ville. Il s’agit, en grande partie, de parcs-nature qui existaient déjà avant le début de ce projet.

«Je ne suis vraiment pas gênée et de toute façon, on n’a pas besoin de votre permission pour pouvoir avoir un des plus grands legs que Montréal va avoir dans les prochaines années», a rétorqué la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en séance du conseil municipal.

«On a acquis plus de terrains en cinq mois qu’en 15 ans.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Valeur marchande

Actuellement, les municipalités qui exproprient des terrains privés paient une somme basée sur la valeur potentielle du terrain, qui est généralement plus élevée que la valeur foncière.

Afin de faciliter la création d’aires protégées, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a entamé des discussions avec le gouvernement Legault. Elle entend ainsi réclamer que les municipalités obtiennent de nouveaux pouvoirs afin que «l’indemnité d’expropriation soit calculée sur la base de la juste valeur marchande la plus raisonnable d’une propriété».

Contactée en novembre par Métro, le cabinet de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation a affirmé être sensible aux demandes de la CMM, qui seront étudiées «avec soin».

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