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COVID-19: la santé publique de Montréal prête pour tous les scénarios

Un médecin. L'épidémie de coronavirus fait rage.
Jeudi soir, des discussions ont été entamées avec la mairesse de Montréal Valérie Plante. Des rencontres auront lieu hebdomadairement avec la Ville. Photo: Darko Stojanovic/Pixabay

Au lendemain de la détection «probable» d’un premier cas de COVID-19 dans la métropole, la Direction régionale de la santé publique de Montréal (DRSP) se veut rassurante. Des mesures d’urgence pourraient toutefois être déployées si d’autres cas venaient à être déclarés, allant jusqu’à la fermeture d’écoles et l’isolement de quartiers complets.

L’hospitalisation de la patiente en question, qui revenait d’un voyage en Iran, a été gérée de manière «exemplaire» du début à la fin selon la DRSP. Le protocole d’intervention demeure donc le même pour le moment.

«C’est assez rassurant de voir la capacité et le professionnalisme avec lequel le cas a été géré. Il faut dire que les symptômes étaient légers, et la personne a été très vigilante», explique à Métro la directrice de la santé publique de Montréal, Mylène Drouin.

Seulement quatre autres citoyens, dont un professionnel de la santé, ont été en contact avec la patiente possiblement infectée par le COVID-19 à Montréal. «Il nous reste maintenant à contacter les passagers qui étaient à proximité d’elle dans l’avion, pour leur demander de rester en isolement. On est encore au cas par cas», indique Mme Drouin.

La personne n’a pas été dans le métro, ni dans une épicerie ou dans un espace public important. Ce qui a facilité la tâche des intervenants de santé pour circonscrire la propagation potentielle.

«On s’attendait à avoir un premier cas de COVID-19 un jour ou l’autre. Surtout avec le nombre de pays touchés qui est en hausse constante. On était prêts. Ça a été contrôlé.» – Mylène Drouin, porte-parole de la DRSP

Fermeture de quartiers en cas d’aggravation?

Alors qu’aucun signal ne laisse croire pour l’instant à une multiplication des cas à Montréal ou même à l’échelle du Québec, la santé publique affirme malgré tout mettre en œuvre des plans de contingence pour s’y préparer.

«Si on arrive avec beaucoup de cas et qu’on fait face à une transmission communautaire, notre approche de santé publique va se modifier en cours de route, affirme Mylène Drouin. On mettrait alors l’accent sur des mesures d’isolement plus générales. On peut penser à la fermeture de quartiers ou d’écoles pour réduire les risques de propagation.»

La clé serait alors de s’assurer que le réseau de la santé puisse répondre à la demande dans toutes les régions.

«Partout au Québec, les professionnels sont déjà mobilisés pour mettre sur pied des plans de contingences, advenant que plus de cas se déclarent. C’est quelque chose qu’on évalue déjà dans nos plans d’urgence actuellement», ajoute-t-elle.

Entre court et long terme

À court terme toutefois, imposer ce genre de mesures contraignantes serait contre-productif, envisage la médecin, qui assure demeurer sur ses gardes.

«Ça reste un virus qui se propage assez facilement, donc il faut prendre des précautions. On parle de trois ou quatre cas secondaires potentiels pour une personne infectée», renchérit-elle.

Au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île, on se prépare néanmoins à l’éclosion d’éventuels cas de COVID-19 à Montréal.

«Il y a des règles strictes dès qu’une personne arrive au triage. Les cliniques et les hôpitaux sont bien à l’affût pour détecter rapidement un cas qui se présenterait chez nous. C’est le premier niveau de préparation.» – Éric Litvak, expert en prévention des maladies infectieuses au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île

Quatre endroits au Québec ont été désignés pour prendre en charge un nombre grandissant de cas simultanés. À Montréal, il s’agit de l’Hôpital général juif et du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine.

L’angoisse et le COVID-19

Pour le virologiste et spécialiste des sciences biologiques à l’UQAM, Benoit Barbeau, c’est surtout «l’inconnu» qui inquiète la population.

«Ce n’est pas le premier virus de la famille des coronavirus auquel nous sommes confrontés, mais il est nouveau. Et on ne le connaît pas en détail. On a quand même une solide base scientifique, mais il a ses particularités et il se propage rapidement», fait-il valoir.

Même son de cloche du côté de la professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Roxane Borgès Da Silva. 

«Il ne faut pas avoir peur du COVID-19, et ce pour plusieurs raisons, indique-t-elle. La première raison, c’est que ce n’est pas si dangereux que ça. Le taux de mortalité est pratiquement similaire à celui de l’influenza.»

Jeudi soir, des discussions ont été entamées avec la mairesse de Montréal Valérie Plante. Des rencontres auront lieu hebdomadairement avec la Ville.

Avec la collaboration de Félix Lacerte-Gauthier.

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