Urgences-santé suspend l’affectation de ses premiers répondants à Montréal
Urgences-santé suspend «temporairement» l’affectation de ses premiers répondants sur le territoire de Montréal. Objectif: lutter contre le «grand risque» de transmission communautaire de la COVID-19 dans la région de Montréal.
L’organisation en a fait l’annonce par voie de communiqué, en début de soirée lundi. Les pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) ainsi que les premiers répondants de Côte-Saint-Luc sont concernés par cette interruption. Elle durera «jusqu’à nouvel ordre».
«Dans le contexte de pandémie actuel, toutes les interventions médicales sont à risque pour nos intervenants de première ligne. Nous affecterons à partir de maintenant que des paramédics sur les interventions médicales. On veut limiter les risques de contamination.» -Nicola D’Ulisse, président et directeur général d’Urgence-santé
Il ajoute que la mesure est «exceptionnelle». Mais qu’elle est nécessaire pour protéger les travailleurs ainsi que tous les partenaires et la population. C’est une recommandation ministérielle émise par la Direction médicale nationale des services préhospitaliers d’urgence qui aurait poussé Urgences-santé à prendre cette décision.
Les services continueront d’être donnés
Appelée à réagir, une porte-parole de la Ville de Montréal, Catherine Cadotte, a indiqué que cette mesure réduira le risque d’une «multiplication des vecteurs de transmission». «On doit protéger la population et les intervenants non essentiels contre l’exposition possible au virus. En aucun cas, la vie des personnes n’est compromise par ce retrait», a-t-elle dit.
«Les Montréalais peuvent être assurés que toute personne qui appelle le 911 recevra les services appropriés dans les mêmes délais.» -Catherine Cadotte, de la Ville de Montréal
Même son de cloche du côté d’Urgences-santé.
«Malgré des changements, les citoyens qui appellent le 911 recevront les services médicaux appropriés», assure-t-on. Une révision du déploiement ambulancier sera notamment effectuée pour minimiser les impacts sur les interventions médicales.
D’ailleurs, la corporation affirme avoir formulé le même genre de recommandations à ses «autres partenaires». L’un d’entre eux est le Service de police de Laval (SPL). En plus d’organiser la logistique derrière la chaîne d’intervention préhospitalier, Urgences-santé indique avoir «le devoir de protéger les intervenants de première ligne», en assurant un accès en continu aux soins d’urgence pour les citoyens.
Vendredi, un ambulancier d’Urgences-santé, Mathieu Campbell, indiquait à Métro qu’une hausse des demandes d’aide est pourtant envisageable. «C’est le calme avant la tempête, a-t-il dit. Avec le nombre de cas qui augmente à flèche, on sait que ça va empirer. La condition des patients, qui testent positifs présentement, risque aussi de se dégrader au fil des jours.»