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Il y a 25 ans, Montréal comme théâtre du référendum

Drapeau du Québec
Drapeau du Québec Photo: Archives Métro

Si c’est dans la Capitale-Nationale que s’est lancé le débat sur la souveraineté de 1995, Montréal est devenue, le temps d’une campagne, un champ de bataille important vers le référendum. Retour sur les événements, 25 ans plus tard.

2 octobre 1995

C’est à Québec que le premier ministre Jacques Parizeau lance sa campagne référendaire le 2 octobre. Dans les mois précédents, il a longtemps hésité sur la question référendaire, la date du référendum et la teneur d’une potentielle association avec le Canada.

Le premier ministre, qui est né et a grandi à Montréal, se fera toutefois un devoir de charmer la métropole, selon l’ex-journaliste et politicien Pierre Duchesne, qui a écrit trois biographies sur M. Parizeau. «Montréal, c’est le pôle économique, financier, culturel», constate-t-il sur les motivations du chef d’État québécois à attirer le vote montréalais.

7 octobre 1995

La remise en question vient vite. Devant des sondages qu’il considère décevants, M. Parizeau se rend à Montréal pour relancer sa campagne. C’est là qu’il nomme le chef du Bloc québécois, Lucien Bouchard, négociateur en chef advenant une victoire du Oui. Très populaire, M. Bouchard donne un nouveau souffle à l’option souverainiste.

24 et 25 octobre 1995

Le vote approche. Dans un drôle de cirque, les partisans des camps du Non et du Oui organisent deux rassemblements en deux jours à l’auditorium de Verdun, à Montréal. Le premier soir, le premier ministre canadien Jean Chrétien prononce une allocution. Puis, le 25, c’est au tour du premier ministre Parizeau.

27 octobre 1995

C’est le Love-in. Des milliers de Canadiens issus des autres provinces se déplacent à la Place du Canada, en plein centre de la métropole, pour témoigner de leur attachement au Québec. Jacques Parizeau dénonce les rabais accordés par certaines compagnies pancanadiennes pour que les Canadiens se déplacent vers Montréal.

30 octobre 1995, en matinée

Jour de vote. En matinée, relate l’historien Antoine Brousseau Desaulniers, c’est l’incertitude. «On sait déjà que ça va être serré», raconte-t-il.

30 octobre 1995, le vote

Les Montréalais, comme plusieurs Québécois vont en masse vers les bureaux de scrutin. Plus de 90% des électeurs admissibles de l’Île s’expriment. D’ailleurs, fait remarquer Pierre Duchesne, si le West Island fait un «rejet massif» du plan de souveraineté, l’est de l’Île vote assez fortement en faveur du Oui.

«Il y avait vraiment une cassure», raconte-t-il.

30 octobre, en soirée

Conscient de l’unicité du moment, le groupe de musique Les Colocs lance son album Atrocetomique au Spectrum de Montréal. La soirée toute en musique est une célébration du mouvement souverainiste.

À quelques mètres à peine, au Métropolis, le camp du Non voit défiler les résultats avec nervosité. Le Oui, qui mène en début de soirée, perd du terrain lorsque les votes sont dépouillés à Montréal et en Outaouais. «C’était des paquets de vote imposants pour le Non», explique Pierre Duchesne.

Au Palais des congrès, la réaction est inverse. Les partisans du Oui, qui jubilent en début de soirée, finissent par moment en pleurs à l’annonce du résultat final. Jacques Parizeau, qui a fait les cent pas dans son local du Palais jusqu’ici, émerge devant la foule. Plusieurs ne retiendront que quelques mots de son discours: «l’argent pis les votes ethniques».

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