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De plus en plus de tentes vides au campement Notre-Dame

La présence de tentes vacantes dans le campement Notre-Dame laisse espérer que les mesures d’hébergement hivernal mises en place par la Ville ont l’effet escompté. C’est du moins l’espoir de plusieurs organismes œuvrant auprès de personnes en situation d’itinérance.

«C’est le meilleur plan de ressources hivernales qu’on a eu dans les dix dernières années, dit Michel Monette, directeur général de CARE Montréal. On est allé visiter le campement Notre-Dame et je ne l’avais jamais vu vide comme ça, presque désert. Je pense que les nouvelles options d’hébergement vont permettre de l’éponger.»

Métro s’est également rendu sur place mardi dernier en matinée et n’a aperçu qu’une dizaine de personnes dans le campement comptant toujours une centaine de tentes. Une distribution de café et de vêtements chauds était organisée aux abords du campement, les personnes qui y participaient n’ont cependant pas souhaité témoigner.

«Ils veulent qu’on aille dans leurs hébergements, mais pour l’instant il ne fait pas si froid, alors moi je reste là», a expliqué un homme qui sortait de sa tente un peu plus loin, visiblement équipée d’une bâche de protection supplémentaire pour les températures plus froides.

«C’est sûre que tous les campeurs ne voudront pas aller dans les refuges cet hiver, parce que les contraintes d’horaire et de règlement sont juste trop contraignantes pour eux. On est là pour leur référer des options, mais on respecte aussi ceux qui préfèrent la « liberté » de dehors et on veut continuer à chercher des solutions structurantes contre l’itinérance, pour irradier le problème à long terme», dit Julien Monteuil, directeur adjoint de L’Anonyme.

Le campement sera-t-il démantelé?

Reste à savoir si la Ville choisira de déloger les «résistants» du campement Notre-Dame. «On ne veut pas les forcer, mais on va les inviter à aller dans des refuges», a dit Valérie Plante à ce propos la semaine dernière.

«Madame Plante a utilisé le mot «accompagnement», mais ce qu’il faut retenir à travers ça, c’est que les itinérants du campement seront délogés lors des grands froids», dit Benoît Langevin, porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’itinérance et de jeunesse.

L’élu d’Ensemble Montréal félicite toutefois le plan hivernal bâti par la Ville. «C’est une belle annonce, je remercie le gouvernement du Québec d’avoir pris le leadership dans le dossier, on s’entend qu’il ne se passait pas grand chose à Montréal sur cet enjeu. On verra si c’est suffisant dans les prochains jours», ajoute-t-il.

Solutions d’hébergement hivernal

La Ville a révélé la semaine dernière un ensemble de mesures qui seront mises en place pour les personnes en situation d’itinérance dans les prochaines semaines, pour un budget de 5 M$.

L’hôtel Place Dupuis, au centre-ville, deviendra un refuge d’urgence pouvant accueillir jusqu’à 380 personnes, avec un seuil d’accessibilité ouvert autant aux hommes qu’aux femmes et aux personnes transgenres, et des mesures permettant l’accès aux personnes à mobilité réduite ou accompagnées d’un animal de compagnie.

Neuf haltes-chaleur, totalisant environ 270 places, seront aussi aménagées dans le Plateau-Mont-Royal, Montréal-Nord, le Sud-Ouest et les quartiers d’Hochelaga et Côte-des-Neiges. Les personnes vulnérables pourront s’y réfugier, y recevoir de la nourriture et un service de référencement. Un service de navettes sera aussi assuré par la STM pour acheminer les volontaires vers les refuges mis en place.

La halte-chaleur d’Hochelaga devrait ouvrir la semaine prochaine, CARE Montréal dit que le jour n’a pas encore été déterminé.

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