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Budget de Montréal: l’opposition demande des coupures dans le REV

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Alan DeSousa et Lionel Perez, du parti Ensemble Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le parti Ensemble Montréal a écorché lundi le budget 2021 de la Ville, qui présente selon lui des projections irréalistes qui feront grimper la dette de la métropole. Il réclame au passage des coupures dans le financement du Réseau express vélo (REV) au profit de caméras portatives pour les policiers de Montréal.

L’opposition officielle a présenté lundi son rapport minoritaire dans le cadre de l’étude du budget 2021 de la Ville. Cette conférence a eu lieu à 12h30, soit une heure et demie avant la présentation, à 14h, des recommandations de la Commission sur les finances de la Ville au terme de cette étude.

Le 12 novembre, l’administration de Valérie Plante a présenté un budget équilibré d’environ 6,167 G$. Celui-ci prévoit toutefois une réduction «brutale» du paiement au comptant des immobilisations, ce qui aura pour effet de continuer à creuser la dette de la métropole dans les prochaines années, souligne l’opposition. Son rapport constate d’ailleurs que les dépenses des services municipaux augmenteront de 166,5 M$ en 2021.

«Depuis trois ans, on vous avertit que la Ville se dirige vers un mur financier. Bien aujourd’hui, je peux vous confirmer qu’on est entré dans ce mur», a lancé le chef intérimaire d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.

Un écart dans les revenus du SPVM

Ce dernier accuse d’ailleurs la Ville de faire preuve de «comptabilité créative» pour équilibrer son budget. En 2021, la Ville prévoit que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) génèrera des revenus de plus de 219 M$. Cela représente un montant supérieur de près de 86 M$ aux résultats réels prévus pour 2020. Un écart que questionnent tant l’opposition que la Commission sur les finances, dans leurs rapports respectifs.

Par ailleurs, l’opposition souligne que la Ville n’a prévu que 5 M$ en 2021 pour des dépenses reliées à la mise en place de mesures d’urgence dans le contexte de la crise sanitaire. Or, celles-ci s’élèvent à 85 M$ pour l’année en cours. Ce montant a notamment servi dans les derniers mois à mettre en place des refuges d’urgence pour les sans abri de même que des voies cyclables et piétonnes temporaires.

«Ils sous-estiment de façon outrageuse les dépenses et ils sur-estiment les revenus pour boucler un budget qui est, en réalité, déficitaire», a ajouté M. Perez, qui estime que la Ville agit comme si la pandémie n’existera plus l’an prochain.

Le budget de la Ville prévoit d’ailleurs que le déficit de l’agglomération, en hausse depuis plusieurs années, atteindra 155 M$ d’ici la fin 2020.

L’opposition officielle et plusieurs villes lies de l’agglomération entendent ainsi voter contre l’adoption du budget de la Ville, qui fera l’objet d’une séance extraordinaire du conseil municipal à 14h, mercredi.

Couper dans la masse salariale

À la fin du mois d’octobre, la Ville a indiqué qu’elle reportera l’an prochain une vingtaine de chantiers, a rappelé l’opposition lundi.

«Ils ont reporté des chantiers, mais tout le personnel est là sur le payroll de la Ville. Qu’est-ce qu’ils vont faire? Est-ce qu’ils vont se tourner les pouces?», a lancé le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa. L’opposition estime donc que la Ville dispose de la marge de manoeuvre suffisante pour couper dans ses effectifs afin de réaliser des économies.

La Commission sur les finances, pour sa part, a recommandé lundi l’adoption du budget de la Ville. Son rapport souligne toutefois l’importance pour la Ville de réaliser un contrôle serré de ses dépenses – notamment concernant sa main-d’oeuvre – et de trouver des moyens de contrer l’endettement croissant de la Société de transport de Montréal (STM).

«On est dans une situation où on demande à tout le monde de faire un tour de roue. C’est le cas que ce soit au SPVM, à la STM et à la Ville, évidemment, parce que la pandémie a porté un coup dur aux finances de la Ville», a réagi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en marge d’une conférence de presse, lundi.

Par écrit, son cabinet a par ailleurs affirmé à Métro que la Ville a réalisé «des efforts importants» afin d’assurer l’équilibre budgétaire «tout en permettant de geler les taxes qui relèvent de la ville centre». On assure ne pas avoir misé uniquement, pour ce faire, sur une diminution du paiement au comptant des immobilisations.

Moins pour le REV

L’opposition demande par ailleurs à la Ville de réduire le budget prévu pour le REV, ce vaste circuit de pistes cyclables qui verront le jour dans les prochaines années sur plusieurs artères de la métropole. La Ville a prévu dépenser 200 M$ d’ici 2030 pour le REV et le développement du réseau cyclable dans son ensemble, comme l’indique son Plan décennal d’immobilisations. Selon Ensemble Montréal, la Ville devrait plutôt réduire l’ampleur de ce projet. Elle pourrait alors débourser 17 M$ sur deux ans dans un programme d’acquisition de caméras portatives pour les policiers de Montréal.

«C’est un enjeu de transparence. C’est un enjeu d’avoir plus d’imputabilité [de la part des policiers].» -Lionel Perez, chef intérimaire d’Ensemble Montréal

À cet égard, le cabinet de Mme Plante assure que des discussions sont en cours avec Québec concernant le déploiement éventuel de caméras portatives au sein de la police. Toutefois, il n’est pas question de couper dans le financement du REV pour atteindre cet objectif.

«Le budget du REV constitue à peine plus de 1% des investissements prévus par la Ville au cours des prochaines années et pourra assurer la sécurité de milliers de cyclistes», souligne une attachée de presse, Laurence Houde-Roy.

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