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Des manifestants dénoncent le projet de loi sur la langue française

Photo: Yves Povencher/Métro

Une centaine de personnes était attroupée devant le bureau montréalais de la première ministre Pauline Marois, dimanche, pour manifester contre le projet de loi 14, modifiant la Charte de la langue française.

Les manifestants ont exhorté le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec (CAQ) à voter contre le projet de loi, qui ferait de l’usage du français un droit inclus dans la Charte québécoise des droits et libertés.

L’événement, organisé par plusieurs groupes de la communauté anglophone, visait à protester contre certaines dispositions du projet de loi 14, qui vient modifier la loi 101. Les manifestants se sont indignés par rapport à l’utilisation obligatoire du français dans les petites et moyennes entreprises, à la disparition des services en anglais dans certaines municipalités et à l’examen de français qui sera imposé aux étudiants dans les collèges anglophones.

Plusieurs prises de parole bilingues ont enflammé la foule, qui scandait périodiquement des «Put down Bill 14».

Les orateurs ont reconnu la nécessité de préserver la langue française, mais ont dénoncé les moyens utilisés par le Parti québécois.

L’éditeur du journal The Suburban, Beryl Wajsman, a soulevé la foule en déplorant que le gouvernement péquiste, qu’il a qualifié du «plus radical jamais élu dans le Québec des temps modernes, s’attaque aux plus vulnérables. Le but principal du projet de loi 14 n’est rien d’autre que la ségrégation et la marginalisation, a-t-il lancé aux manifestants. En tant que Montréalais, nous ne pouvons pas accepter cela!»

Un des organisateurs de la manifestation, Norbert Bedoucha, a également questionné la pertinence de financer un organisme tel que l’Office québécois de la langue française, alors que la santé et l’éducation sont la cible de compressions budgétaires. «Ce projet de loi est néfaste pour le progrès de la culture québécoise, a-t-il affirmé en entrevue à Métro. Une culture ne se bâtit pas en posant des actions répressibles et qui oppriment la population.»

Ces modulations à la loi 101 risquent de pénaliser les PME, qui ne seront plus concurrentielles sur les marchés québécois et international, craint M. Bedoucha.

Le projet de loi en quelques lignes
Le projet de loi 14, déposé par le gouvernement péquiste en décembre dernier, oblige toutes les entreprises de 26 employés et plus à s’assurer que le français soit la langue de travail. Actuellement, seules les entreprises de plus de 50 employés sont concernées par une telle disposition.

Le Parti québécois veut également interdire aux employeurs d’exiger de ses employés la connaissance d’une autre langue que le français, à moins que cela ne soit nécessaire à l’employé dans l’exercice de ses fonctions.

Toutes les municipalités qui comptent moins de 50 % d’anglophones se verraient également dans l’obligation de renoncer à leur statut bilingue. Quatre-ving-quatre villes ont présentement ce statut dans la province.

Aussi, le projet de loi oblige les étudiants anglophones du secondaire et du collégial à passer une épreuve de français pour obtenir leur diplôme.

Quelques images de la manifestation:

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