La dinde sauvage «Butters», vedette de Côte-des-Neiges, rend l’âme
C’est toute une communauté qui est en deuil à la suite de la mort de Butters, une dinde sauvage qui, en déambulant dans les rues de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, était devenue une célébrité et apportait un peu de joie aux résidents en ce temps de pandémie.
Les hommages à la mascotte de l’arrondissement ont afflué en provenance de fans. Plusieurs d’entre eux ont raconté comment la simple vue de l’oiseau leur avait apporté un moment de réconfort dans cette période difficile.
«Butters a été une belle distraction au moment où on vit beaucoup de chaos et d’incertitude dans le monde, explique Matthew McHugh, un résident du quartier qui a aperçu le visiteur inattendu dans son entrée au début janvier. Ça nous a donné un sujet de conversation divertissant et différent alors que plusieurs d’entre nous étions coincés à la maison à regarder dehors».
La dinde sauvage de 20 livres avait attiré beaucoup d’attention depuis les Fêtes, alors qu’elle avait été aperçue pour une première fois par des résidents, à proximité du parc Loyola.
L’ascension vers la célébrité a été fulgurante; engendrant notamment une page dédiée à ses fans sur Facebook, qui a attiré des centaines d’abonnés en quelques semaines. La page a généré de très nombreuses publications à chaque fois que Butters faisait une apparition.
En plus de la page Facebook, une carte interactive en ligne retraçait toutes les apparitions dans l’arrondissement. Les résidents publiaient photos et vidéos de Butters lorsqu’il visitait leur cour arrière ou se pavanait le long des avenues.
«Sa popularité a probablement été due au fait qu’on était tous coincé chacun dans notre chambre pendant tellement longtemps, explique McHugh. Mais à la fin de la journée, ça ne fait rien. Ce qui compte, c’est que ça nous a apporté un peu d’excitation et nous a remonté le moral».
Décès
Malheureusement, la vie de la dinde bien-aimée s’est terminée brusquement. Une publication sur la page Facebook de Butters rapporte que des officiers de police ont tenté de l’attirer vers le trottoir «quand tout à coup, elle s’est mise à courir sur la rue où elle a été frappée par une voiture, à l’angle de l’avenue Westminster et du chemin Côte-Saint-Luc».
La publication était accompagnée d’une photo montrant le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) emportant la carcasse de l’animal sous une couverture métallique.
«Les officiers de police ont été très gentils et ont fait preuve de compassion», peut-on lire dans la publication. J’ai bondi hors de mon véhicule pour leur parler ainsi qu’à l’homme qui était au mauvais endroit au mauvais moment. Il était dévasté et en pleurs».
La page a immédiatement été bombardée par des fans qui souhaitaient exprimer leur consternation.
«Butters représentait mon refuge quotidien de ma vie en ce moment. Je suis très triste d’apprendre sa mort, tout comme j’avais hâte à chaque journée pour chaque nouvelle publication qui nous informait d’où il était rendu dans son périple».
«Mes condoléances à la famille et aux amis de Butters.» – Sue Montgomery, mairesse d’arrondissement
«J’aimerais prendre un moment pour remercier Butters pour avoir rassemblé la communauté, a écrit un autre. Nous avons trouvé du bonheur dans le cadre d’une expérience commune et l’avons partagé de façon désintéressée entre nous pour que nous puissions tous retirer quelque chose de sa présence. J’espère que cet esprit de partage et d’entraide perdurera en son nom».
Même la mairesse d’arrondissement, Sue Montgomery s’est jointe à l’effusion de chagrin, dans une publication Twitter, elle a offert ses condoléances «à la famille et aux amis de Butter».
Autrefois plus rares, les apparitions de dindes sauvages sont devenues plus courantes à Montréal au cours des dernières années. Les autorités dans Rosemont–La-Petite-Patrie ont même dû demander aux résidents d’arrêter de contacter la ligne d’information du 3-1-1 pour les aviser lors d’une telle situation.