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Retrait des gaz lacrymogènes: la Santé publique renvoie la balle à l’INSPQ

Hong Kong connait ses premiers heurts à l'université
Les manifestants réagissent après l'utilisation par la police de gaz lacrymogène à l'Université de Hong Kong le 12 novembre 2019. Photo: Philip Fong/AFP

La Direction régionale de la Santé publique (DRSP) renvoie la balle à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) quant à l’évaluation des effets du gaz lacrymogène sur la santé.

En décembre dernier, le conseiller municipal du district de Snowdon, Marvin Rotrand, a déposé une motion non partisane demandant le retrait des gaz lacrymogènes aux policiers de Montréal. Il était appuyé par la mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Giuliana Fumagalli.

Par la suite, le comité exécutif a statué d’inviter la DRSP à donner une opinion quant aux effets du gaz lacrymogène sur la santé.

En réponse, la DRSP a fourni de la documentation de l’INSPQ portant spécifiquement sur les agents anti-émeutes notamment sur les effets sur la santé du chlorobenzylidène malononitrile, aussi appelé gaz lacrymogène ou CS.

Effets cliniques

Dans sa réponse, la DRSP présente notamment un tableau publié par l’INSPQ en 2014 qui regroupe les différents effets cliniques de l’exposition au CS sur le système humain.

Par exemple, on peut y lire que l’atteinte aiguë du système respiratoire provoque notamment de la toux et des éternuements. Les patients atteints d’une maladie respiratoire de base sont plus vulnérables, ajoute-t-on en commentaire.

L’atteinte tardive du système respiratoire peut aussi provoquer un syndrome d’irritation des bronches chez des individus auparavant sains, une diminution de la fonction respiratoire, de la toux chronique et de l’irritabilité bronchique pouvant durer des mois.

«Le CS agit en 10 à 30 secondes et son action perdure environ de 15 à 30 minutes après l’exposition. Les effets sont exacerbés si la peau ou les muqueuses sont humides. […] En d’autres mots, et c’est là toute la pertinence d’un [agent de contrôle de foule], le CS a d’excellentes propriétés d’alertes et une personne exposée sera assez incommodée pour fuir la source d’exposition bien avant l’atteinte d’un seuil létal», peut-on aussi lire dans l’avis de la DRSP citant l’INSPQ.

Selon une revue sommaire de la littérature récente sur le sujet, il ne semble pas y avoir eu de changements notables des conclusions décrites par l’INSPQ, indique la DRSP.

Toutefois, elle estime qu’une révision plus exhaustive des dernières études scientifiques publiées sur le sujet pourrait s’avérer pertinente. Elle interpelle donc l’INSPQ à ce sujet.

Outil contre les manifestants

Lors d’un point de presse en décembre dernier, plusieurs groupes avaient donné leur appui à la motion de Marvin Rotrand.

Ils avaient alors souligné les effets néfastes sur la santé des gaz lacrymogènes, mais aussi le danger que leur utilisation constitue envers la liberté d’expression.

«L’utilisation du gaz lacrymogène pour disperser des foules pacifiques est illégale. Elle réduit la confiance de la population, car elle peut être perçue comme une mesure de rétorsion des organismes d’application de la loi contre les manifestants et comme une façon de réprimer intentionnellement leurs droits», avait notamment exposé l’avocat spécialiste des droits de la personne Vincent Wong.

La motion demandait à la Commission de la sécurité publique de Montréal d’emboîter le pas à de nombreuses villes américaines, comme Philadelphie, Seattle, Portland, Pittsburgh et La Nouvelle-Orléans qui interdisent l’utilisation de gaz lacrymogène ou y ont appliqué d’importantes restrictions.

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