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Quatrième vague: course contre la montre pour vacciner les jeunes de l’est de Montréal

Les efforts de vaccination se poursuivent pour cibler les jeunes de moins de 40 ans. Photo: Archives/Métro Média

Alors que le Québec entre dans la quatrième vague, les autorités de la Santé publique mènent une course contre la montre pour vacciner les jeunes dans les points chauds de l’est de Montréal, où les cas de COVID-19 commencent à remonter.

Les nouvelles contaminations, qui repartent à la hausse dans l’ensemble du Québec, touchent la métropole de façon bien inégale.

Montréal-Nord a compté 41 nouveaux cas lors des deux dernières semaines de juillet, tandis que les quartiers de l’ouest de l’Île en recensaient moins de cinq.

«C’est très inquiétant, d’autant plus que globalement à Montréal, on a plus de cas qu’à pareille date l’an dernier», laisse tombe l’épidémiologiste Nimâ Machouf. Pour elle, un taux de vaccination de 70% est insuffisant avec l’arrivée du variant Delta. Le gouvernement devrait plutôt viser 85%.

Bouchées doubles

La Santé publique continue de mettre les bouchées doubles pour vacciner les jeunes, mais les taux de vaccination des 18–29 ans sont d’environ 60% dans Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Montréal-Est et Saint-Léonard. Montréal-Nord figure toujours en queue de peloton: dans ce quartier durement frappé par la pandémie, environ la moitié des 18-29 ans ont reçu une première dose de vaccin.

«Les enfants sont moins susceptibles de nourrir la quatrième vague, mais avec le variant Delta, il ne faut rien tenir pour acquis.»


Benoît Barbeau, virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’UQÀM

S’ils risquent moins de subir les complications de la maladie, les jeunes non-vaccinés restent néanmoins des vecteurs de propagation, prévient Benoît Barbeau, virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’UQÀM.

«Les gens plus âgés, davantage vaccinés, sont moins à risque d’être hospitalisés, mais le fait de laisser le virus circuler fait en sorte qu’ils sont plus en contact avec la maladie et les vaccins ne sont pas à 100% efficaces», explique-t-il.

Cap sur les écoles et les cégeps

Le CIUSSS-du-Nord-de-l’Île-de-Montréal continue ses efforts pour rejoindre les jeunes dans les parcs, centres commerciaux et lieux de culte dans les secteurs chauds comme Montréal-Nord.

Il est aussi à pied d’œuvre pour accélérer la vaccination en milieu scolaire. Des cliniques mobiles sont déjà prévues à la rentrée dans les écoles secondaires et les cégeps du territoire, où Québec évoque une rentrée des classes en présentiel, malgré la remontée des cas.

«On va cibler les dates une fois que nos partenaires scolaires vont rentrer de vacances le 16 août, mais du côté des ressources humaines et logistiques, tout est déjà dans le plan», a assuré Annie Ouellette, coordonnatrice de la vaccination au CIUSSS du Nord.

De son côté, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île de Montréal, le plan est encore en cours d’élaboration. Une annonce devrait se faire au cours des deux prochaines semaines, le temps que les partenaires scolaires reviennent de vacances, a indiqué par courriel Christian Merciari, conseiller en communication au CIUSSS.

Pour Nimâ Machouf, il sera trop tard, d’autant plus que Québec n’a pas annoncé de mesures pour améliorer la qualité de l’air dans les écoles. «Il faut profiter de l’été pour s’armer contre le virus.»

Le taux de cas par 100 000 habitants à Montréal-Nord lors des deux dernières semaines de juillet est de 48,7%.

Les 18-29 ans sont les plus infectés. Seulement la moitié d’entre eux avaient reçu une première dose de vaccin le 3 août.

«Vaccivan»

Pour rejoindre les jeunes, la «vaccivan» Jean-Coutu sera déployée au parc Ottawa de Montréal-Nord les 12 et 13 août.

«La vaccivan est plus petite que les remorques. Ça va nous permettre d’atteindre des parcs et des endroits plus exigus et d’attraper une nouvelle clientèle. Il y aura de la musique pour mettre de l’ambiance», souligne Annie Ouellette, coordonnatrice de la vaccination au CIUSSS du Nord-de-l’Île de Montréal.

Elle encourage les gens qui hésitent encore à se faire vacciner à se présenter. «On est toujours ouverts à répondre aux questions», affirme-t-elle.

Pour le moment, la vaccination est encore accessible partout, dans les parcs, les pharmacies, les centres commerciaux.

À ceux qui hésitent encore à se faire vacciner, Nimâ Machouf rappelle que ce ne sera pas toujours le cas. Le vaccin contre la COVID-19 mobilise beaucoup de ressources dans le réseau de la santé. «C’est maintenant ou jamais. Le vaccin ne sera pas toujours aussi accessible, ni même gratuit», dit-elle.

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