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Verdun, cette contrée (pas si) lointaine

Photo: Collaboration spéciale

Une berge ensoleillée, aux abords du fleuve Saint-Laurent. Une piste cyclable traverse le terrain joliment aménagé. L’hiver, les pêcheurs sur glace s’y installent, alors que l’été, les amateurs de plein air peuvent faire du kayak. Non, nous ne sommes pas à l’Île d’Orléans, mais bien… à Verdun-by-the-sea.

L’arrondissement méconnu de Montréal a subi une solide métamorphose depuis une dizaine d’années. Auparavant considéré comme un quartier défavorisé, mal-aimé, Verdun attire aujourd’hui de plus en plus de jeunes couples, tandis que le quartier tente de faire oublier sa mauvaise réputation. «On a surtout arrêté de parler de nos faiblesses, et on a commencé à miser sur nos forces», explique Alain Laroche, commissaire du développement local de Verdun.

Le principal atout du quartier, selon cet amoureux de Verdun, qui y habite depuis près de 20 ans? Les berges, répond-il sans hésiter. «Verdun est bordé d’eau sur toute sa longueur: d’un côté par le fleuve Saint-Laurent, et de l’autre par le canal de l’Aqueduc», affirme M. Laroche.

C’est d’ailleurs sur cet aspect que misera le commissaire, pendant la visite de quartier qu’il animera, dimanche. «Il est certain que, compte tenu que d’autres quartiers similaires comme Rosemont, Villeray ou le Plateau commencent à être saturés, Verdun devient extrêmement intéressant, croit Paula Negron-Poblete, professeure adjointe à la faculté d’aménagement de l’Université de Montréal. Et le parc linéaire, qui longe le fleuve Saint-Laurent, est un atout important; ça fait une bonne cour arrière, à défaut d’avoir un terrain!»

Alain Laroche raconte que lorsqu’il est arrivé dans le quartier, environ 15% de la population bénéficiait de l’aide sociale. Aujourd’hui, c’est le cas de 3000 Verdunois, soit moins de 5% de la population. Mais un gros travail d’amélioration de l’image reste à faire, croit-il. «Les gens associent ce quartier à la pauvreté, à la prostitution, aux motards… Alors que ce n’est vraiment pas le cas! Et ils croient que c’est loin, mais en fait, nous sommes tout près du centre-ville, avec trois stations de métro.»

Tout en traversant la piste cyclable pour nous montrer fièrement le belvédère, aux abords du fleuve, il ajoute: «Quelqu’un qui n’aurait pas mis les pieds à Verdun depuis 10 ans ne reconnaîtrait pas la ville».

Mme Negron-Poblete considère tout de même que la pauvreté est encore très présente dans l’arrondissement. «C’est un quartier où il y a beaucoup de pauvreté, mais à la fois des secteurs très aisés, nuance-t-elle. Dans le secteur de l’Église, il y a énormément de poches de pauvreté, et il ne faudrait pas qu’il y ait un processus d’exclusion de ces personnes.»

Les unités d’habitation ont poussé, incluant plusieurs coopératives d’habitation, assure la mairesse d’arrondissement, Ginette Marotte.

Depuis 2000, 5110 unités d’habitation ont été créées sur le territoire de Verdun, selon le recensement 2011 de Statistique Canada. Pourtant, les locataires représentent encore 65% de la population verdunoise.

Ce sont en majorité des jeunes professionnels qui ont brigué les logements de l’arrondissement. La tranche d’âge la plus populeuse est en effet les 25 à 39 ans, qui représentent 26% de la population.

Et cette nouvelle population a également amené de nouveaux commerces, contribuant à la gentrification du quartier. On retrouve maintenant sur la rue Wellington, l’artère principale, de multiples commerces spécialisés tels qu’une chocolaterie, une fromagerie ou un salon de thé.

Même que, d’ici le mois d’avril, une première micro-brasserie, Benelux, fera son entrée sur ce territoire dépourvu de bars.

Mais cette amorce de gentrification n’a pas encore atteint le prix des logements, qui y sont abordables, s’entendent pour dire M. Laroche et Mme Negron-Poblete. «On ne veut pas trop que le secret s’évente!» lance à la blague la mairesse Ginette Marotte.

Découverte de quartier
Les dimanches 17 et 24 mars, un circuit appelé Découverte de quartier pour une quatrième édition est organisé par la Ville à travers neuf arrondissements de Montréal.

Les participants parcourront Ahunstic-Cartierville, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Nord, Parc-Extension et Villeray, le Vieux-Lachine, le Vieux-Saint-Laurent et Bois Franc, Côte-Saint-Paul et Émard, Verdun ainsi que Sainte-Marie en autobus jaune. Ils pourront découvrir l’histoire du quartier ainsi que les services qui y sont offerts, en plus des produits résidentiels.

Pour plus d’information, visitez le site de Découverte de quartier.

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