Le Stade de soccer n’accueille plus les itinérants atteints par la COVID-19
Après avoir accueilli plus de 300 personnes en situation d’itinérance devant s’isoler à la suite d’un test positif à la COVID-19, le Stade de soccer de Montréal cesse ses activités d’hébergement, alors que la situation est maintenant considérée comme contrôlée au sein de la population itinérante.
L’explosion des cas de COVID-19 chez les personnes itinérantes durant la vague du variant Omicron avait forcé l’ouverture de 350 lits dans le bâtiment du parc Frédéric-Back, situé dans Villeray–Saint-Michel–Parc Extension, le 13 janvier dernier.
Jusqu’au 6 février dernier, des itinérants déclarés positifs à la COVID-19 pouvaient s’isoler au stade pour des séjours allant de 6 à 10 jours.
Reprise des services à l’Abri du voyageur
Alors que la situation s’est depuis apaisée à Montréal, les équipes de la Mission Old Brewery recommencent dès aujourd’hui à offrir des services dans la zone COVID-isolement de l’Abri du voyageur.
L’hôtel Abri du voyageur, qui dispose d’une capacité de 70 lits par nuit, est le site initial d’isolement (zone rouge-orange) pour les personnes itinérantes ayant la COVID-19, ou à risque de la contracter. Mais la zone, qui avait été mise en place au début de la pandémie en août 2020, avait changé de vocation en janvier et accueillait plutôt des sans-abri épargnés par le coronavirus.
Le service offre un accueil sécuritaire, un gîte, les repas, la distribution de biens d’hygiène, le soutien relatif à la consommation, la liaison avec les pharmacies et la présence d’intervenants pour accompagner les personnes durant leur séjour d’isolement.
17 éclosions toujours actives, les cas «sous contrôle»
Le nombre de personnes en situation d’itinérance dont le test est positif diminue, indique la directrice des services en itinérance du Campus Saint-Laurent de la Mission Old Brewery, Émilie Fortier.
«Après de nombreux dépistages, et grâce à la capacité d’adaptation et de gestion des différents partenaires communautaires ayant eu à gérer les éclosions dans leurs services, en pleine période hivernale et en contexte de pénurie de main-d’œuvre, la situation est maintenant plus stable», estime-t-elle.
Selon les dernières données disponibles datant de la première semaine de février et fournies par le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, 17 milieux d’hébergement d’urgence pour les personnes en situation d’itinérance comptaient encore des éclosions.
Parmi les éclosions actives, sept sont des éclosions majeures, c’est-à-dire comptant 24 à 140 cas. On ne fait cependant état d’aucune nouvelle éclosion et 20 milieux sont «sous surveillance». La semaine précédant celle du 30 janvier, on comptait 26 éclosions dans les refuges pour itinérants.
«Ne laisser personne pour compte»
Pour la responsable de l’itinérance au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, Josefina Blanco, la pandémie et le variant Omicron ont rendu la situation critique dans les dernières semaines à Montréal. «Cependant, nous avons réussi à ne laisser personne pour compte grâce à un travail d’équipe de tous les instants, mené de concert avec le réseau de la santé et les organismes communautaires», souligne-t-elle.
C’est notamment le recours au Stade de soccer de Montréal qui a permis la bonne gestion de l’augmentation fulgurante des cas de COVID-19 chez les personnes en situation d’itinérance lors de cette cinquième vague de la pandémie.
L’initiative avait été une collaboration entre la Mission Old Brewery, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, l’agglomération de Montréal, la Direction régionale de santé publique de Montréal et la Croix-Rouge. «Ceci n’aurait pas été possible sans le soutien et la réponse de partenaires clés dans ce défi», souligne le président et chef de la direction de la Mission Old Brewery, James Hughes.