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Manifestation des organismes communautaires en grève à Montréal

Une manifestation d'organismes communautaire demandant du financement de la part du gouvernement du Québec a commencé au parc Émilie-Gamelin et s'est poursuivie sur la rue Sainte-Catherine Est. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que la grève de quatre jours des organismes communautaires se poursuit pour une deuxième journée au Québec, plus de 300 groupes communautaires et regroupements nationaux de Montréal se sont réunis mardi après-midi à la place Émilie-Gamelin, située au centre-ville, pour dénoncer leur sous-financement perpétuel

Cette «manif-action», organisée par le Front régional pour l’action communautaire autonome de Montréal (FRACA), s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale «Engagez-vous pour le communautaire».

En effet, du 21 février au 24 février, plus de 1200 groupes communautaires lancent des «vagues d’action et des grèves rotatives» partout dans la province. À Montréal, la journée de grève a lieu aujourd’hui, le mardi 22 février.

L’objectif de cette mobilisation nationale est de faire pression sur le gouvernement du Québec en vue du dernier budget avant les élections provinciales.

Rehaussement de 460 M$ par année demandé

Les acteurs du milieu communautaire accusent le premier ministre, François Legault, d’avoir brisé sa promesse électorale de financer adéquatement les organismes communautaires. «Promesses brisées, communautaire fermé», scandaient les manifestants sur la rue Sainte-Catherine. 

Ils réclament un financement supplémentaire de 460 M$ par année dans le budget que le gouvernement Legault déposera le mois prochain. 

Pour Véronique Martineau, de la Table des groupes de femmes de Montréal, c’est le «budget de la dernière chance». «C’est maintenant que le gouvernement peut se rattraper et réparer les dégâts causés par les dernières années d’austérité. C’est maintenant qu’on s’attend à un rehaussement du financement pour le milieu communautaire. C’est maintenant qu’on s’attend à des investissements majeurs pour le filet social», a-t-elle déclaré. 

La directrice générale du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Annie Savage, indique que le rehaussement de 460 M$ doit être annuel et indexé tout en respectant l’autonomie des organismes communautaires. 

«À Montréal, ce rehaussement permettrait à des groupes de rester ouverts, d’avoir des équipes stables, d’offrir des salaires et des avantages beaucoup plus intéressants, de mieux prévenir la surcharge, le burnout, de mieux accueillir leur monde, d’arrêter de couper les coins ronds, de courir après les petites subventions. On serait en mesure de réaliser pleinement nos missions», explique-t-elle.

Menaces de fermetures

En raison du sous-financement chronique de la part du gouvernement, des organismes communautaires montréalais luttent pour leur survie. 

C’est le cas d’interCEP, un organisme regroupant six centres d’éducation populaire qui logent dans des écoles du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM). «Ces six centres-là, qui sont ancrés dans nos communautés depuis plus de 50 ans et qui aident des milliers de personnes, sont en danger de fermeture parce que le gouvernement, encore, ne fait pas son travail», explique le co-porte-parole Nicolas Delisle-L’Heureux.

En effet, il y a cinq ans, l’organisme a été forcé «par la menace» de signer un bail sans avoir l’argent nécessaire pour le respecter. «Depuis ce temps-là, chaque année, on n’a aucune idée de comment on va payer le chauffage, l’électricité et le reste de nos frais de fonctionnement. […] Par-dessus ça, en juillet cette année, le centre de services scolaire va nous charger un loyer pour lequel on n’a jamais été subventionné et qu’on n’est pas capable de payer», poursuit M. Delisle-L’Heureux.

En tant qu’usagère, Brigitte Bédard redoute la fermeture du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles. Elle y apprend à lire et à écrire. «Si on ferme, on s’en va où? On n’est pas relocalisés ailleurs!», a-t-elle souligné.

D’autres rassemblements au Québec

Comme à Montréal, des rassemblements sont aussi organisés à Laval et dans les Laurentides mardi. 

Lundi, des rassemblements ont aussi été observés à Longueuil, en Abitibi-Témiscamingue et sur la Côte-Nord, selon le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA), qui regroupe 4000 organismes d’action communautaire autonome (ACA) et qui a lancé la campagne provinciale «Engagez-vous pour le communautaire».

Pour clôturer les quatre jours de mobilisation, une importante manifestation est prévue jeudi devant l’Assemblée nationale, à Québec, mentionne également le RQ-ACA.

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