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Longs délais pour l’assurance-emploi: prestataires sévèrement touchés 

Photo: Ambre Giovanni

Les délais de traitement pour obtenir l’assurance-emploi sont difficiles à encaisser sur les plans financier et psychologique. Pour les dénoncer, le Comité Chômage de l’est de Montréal (CCEM) et le Mouvement Action-Chômage de Montréal (MAC) ont manifesté mardi au centre-ville de Montréal.

Le rassemblement s’est tenu devant les bureaux de Service Canada du complexe Guy-Favreau, à Montréal. Le 31 janvier, ce sont 300 000 dossiers qui étaient retardés par la hausse des délais de traitement et 10 000 cas bloqués en raison du piratage des systèmes informatiques de Service Canada.

Maxime, charpentier-menuisier de Sainte-Julienne et père de deux adolescentes, attend d’obtenir sa prestation depuis le mois de décembre 2021. En raison d’une opération au genou, il est contraint d’être en arrêt de travail.

Il déplore de lourdes conséquences sur le plan financier. Il a n’a pas eu d’autre choix que d’emprunter près de 10 000 $ pour payer ses cartes de crédit et d’utiliser sa marge hypothécaire, un montant accumulé en cinq ans. 

Sur le plan psychologique, cette situation génère du stress et a une incidence sur l’ensemble de sa famille. Le nombre d’activités est restreint, de même que le budget alimentaire, déjà affecté par l’inflation des prix.

Au-delà de l’aspect économique, Maxime attend des documents fournis par l’assurance-emploi et nécessaires à l’obtention de l’assurance salaire à laquelle il prétend. «C’est pas juste la monnaie, c’est aussi les documents qu’ils doivent fournir. Quinze semaines d’assurance-emploi sont nécessaires pour avoir l’assurance salaire», témoigne-t-il. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de joindre Service Canada. «Quand j’appelle, soit qu’ils me mettent en attente et que ça raccroche ou alors ça prend 2h-2h30 pour parler à quelqu’un.»

Un système dysfonctionnel

De leur côté, le CCEM et le MAC affirment que les chômeurs n’ont pas à faire les frais d’un système défaillant. Ils appellent à une simplification des procédures opérationnelles et des conditions d’accessibilité au régime, au recours à des outils technologiques plus performants et à la hausse du nombre d’agents disponibles pour traiter les dossiers. «On veut un régime juste et universel», clame un membre du CCEM, Jean Ayotte. 

Un faible niveau d’investissement dans les infrastructures de Services Canada est pointé du doigt. «Il y a un roulement à Service Canada en ce moment, donc une détérioration des conditions de travail des employés, qui n’ont pas les outils pour travailler correctement», a déclaré une stagiaire en technique de travail social au MAC, Fanny Labelle. 

Pourtant, des pistes de solutions sont mises de l’avant dans le rapport du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) depuis 2015.

Service Canada n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de Métro.

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