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Les dangers des îlots de chaleur sur la santé

Un homme buvant de l'eau. Photo: Istock

Chaque année, Montréal connaît des vagues de chaleur plus ou moins importantes pendant la saison estivale. Dans les îlots de chaleur de la ville, la température est plus élevée, avec parfois une différence de plus de 12 degrés avec les autres zones, ce qui peut être un danger pour la santé des habitants.

«Les personnes dont le décès est attribuable à la chaleur ont une probabilité deux fois plus grande d’habiter dans des îlots de chaleur», indique la responsable du dossier des changements climatiques à la Direction régionale de santé publique (DRSP), Martine Lévesque, en citant une enquête épidémiologique de la DRSP parue en 2018, à la suite d’une importante vague de chaleur qui avait provoqué plusieurs dizaines de décès cette année-là.

On parle de chaleur extrême quand la température est de 30 degrés avec un indice humidex de 40 ou plus, ou quand la température dépasse les 40 degrés, et ce, pendant plus d’une heure.

Un îlot de chaleur intervient généralement dans une zone où la végétation se fait plus rare et où la température est plus élevée que dans les zones adjacentes. Ce sont souvent des zones urbaines, dans lesquelles les infrastructures sont nombreuses.

Des symptômes à surveiller

Ainsi, pour les résidents habitant dans les zones concernées, les fortes chaleurs peuvent s’avérer plus dangereuses.

Selon Martine Lévesque, plusieurs types de personnes sont plus vulnérables face aux grandes chaleurs, notamment les personnes avec des maladies chroniques ou qui ont des troubles de santé mentale.

«Il peut y avoir une exacerbation d’une maladie chronique lors de chaleur extrême, et cette exacerbation peut amener jusqu’à la mort», indique Martine Lévesque

Selon le rapport épidémiologique de la DRSP paru en 2018, les problèmes de santé les plus fréquents parmi les personnes dont le décès est probablement lié à la chaleur sont l’hypertension (31,8%), le diabète (25,8%), les troubles psychotiques (25,8%), l’obésité (18,2%), la dyslipidémie (18,2%), l’alcoolisme (18,2%), les maladies pulmonaires (16,7%), et l’insuffisance cardiaque (16,7%).

Les personnes qui vivent seules, qui sont âgées de 65 ans et plus, les personnes à faible revenu, les personnes qui font des activités physiques intenses ou encore certains groupes de travailleurs sont également particulièrement vulnérables à la chaleur.

Les jeunes enfants sont également plus à risque d’être victimes de la chaleur, notamment entre zéro et quatre ans, âge auquel leur organisme contrôle moins bien les changements de température.

Les conséquences de la chaleur sur la santé peuvent prendre la forme de la déshydratation, du syndrome d’épuisement par la chaleur, et d’un coup de chaleur. Ce dernier se traduit par une forte fièvre accompagnée d’une peau sèche, d’une confusion, d’étourdissements, d’évanouissements et d’un malaise généralisé. Si ces symptômes apparaissent, il est recommandé de se diriger rapidement vers un établissement de santé. Selon les indications du gouvernement du Québec, «le coup de chaleur est l’effet le plus grave de la chaleur. Il peut survenir subitement et entraîner la mort à très court terme s’il n’est pas traité.»

Combattre les îlots de chaleur

«Les modèles climatiques nous montrent que les moyennes des températures, les jours plus chauds et les périodes de chaleur extrême vont augmenter. Notre rôle est donc de  travailler en collaboration avec la Ville, par exemple, pour s’assurer qu’il y a des moyens d’adaptation qui sont mis en place pour réduire ces îlots de chaleur à Montréal», explique Martine Lévesque.

Pour remédier aux îlots de chaleur, la plantation d’arbres et de végétaux est l’une des options les plus efficaces, puisqu’elle peut réduire de quelques degrés la température ambiante.

La Ville de Montréal s’est engagée à planter 500 000 arbres d’ici 2030, dans le cadre de son Plan climat 2020-2030, en concentrant ses efforts dans les îlots de chaleur et dans l’est de la ville. Au sein des arrondissements et villes de l’île, de nombreux organismes locaux et écoquartiers organisent chaque année des activités de plantation d’arbres.

Les bons gestes à adopter

Boire de l’eau

Selon la responsable du dossier des changements climatiques à la Direction régionale de santé publique (DRSP), Martine Lévesque, il est important «de boire de l’eau régulièrement sans attendre d’avoir soif», afin d’éviter une déshydratation, laquelle peut être dangereuse pour la santé. Il est souvent conseillé de boire une eau pas trop froide, afin d’éviter des problèmes de digestion et de sudation.

Se rafraîchir

En ville, de nombreux endroits climatisés sont accessibles à proximité, comme une bibliothèque, un centre commercial, un café ou un cinéma. Il est aussi possible de se rafraîchir à l’ombre dans un grand parc, ou dans une piscine municipale. Une douche ou un bain frais sont également des moyens de rafraîchissement rapide disponibles chez soi.

Réduire son activité physique

Pour ceux qui voudraient toutefois maintenir une activité sportive, il est recommandé de les programmer lors des périodes les moins chaudes de la journée, soit avant 11h ou après 18h.

Repérer les symptômes d’un coup de chaleur

En cas de coup de chaleur (aussi appelé insolation), qui peut parfois être fatal, il est important d’être capable de repérer les symptômes afin de faire appel le plus vite possible à une aide médicale. Ces symptômes sont: une forte fièvre, une peau sèche, une confusion et des étourdissements, des évanouissements ainsi qu’un malaise généralisé.

Faire preuve de solidarité

Les personnes qui peuvent demander une attention particulière sont les personnes âgées de 65 ans et plus, les personnes avec des maladies chroniques, à faible revenu ou encore les enfants.

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