Le CHUM met en demeure la Ville de Montréal
Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) veut freiner la Ville de Montréal dans le déploiement du Réseau express vélo (REV) devant l’un de ces édifices. Une mise en demeure a été émise pour contrer la mise en place de la voie cyclable devant des entrées d’ambulance.
Ces entrées sont situées sur l’avenue Viger, où se situe déjà une piste cyclable depuis plus d’une dizaine d’années. Le CHUM s’avouait déjà contrarié de la présence de cette piste, et craint que la présence du REV ne cause encore plus de trafic cyclable sur les lieux.
Le centre hospitalier a donc expédié une lettre à la mairesse Valérie Plante s’opposant au projet à la Ville le 29 juin. «C’est avec une grande inquiétude que nous apprenons le début des travaux du REV le 4 juillet prochain sur l’avenue Viger, entre Beaver Hall et De Bullion, sachant que le tronçon entre Berri et De Bullion, le long duquel est situé le CHUM, ne se fera que plus tard», écrit le CHUM dans la lettre qu’a pu consulter Métro.
Sans réponse, une mise en demeure a donc été expédiée le 4 juillet. Une rencontre entre le CHUM et des élus a été tenue depuis, mais la possibilité de faire dévier le REV a été écartée, explique la présidente-directrice générale adjointe (PDGA), Danielle Fleury.
En ce moment, la piste est très peu utilisée. On veut voir des chiffres de la Ville qui prouvent l’utilité de faire le REV à cet endroit. On ne s’oppose pas au REV, on encourage le transport actif, mais seulement, pas à cet emplacement.
Danielle Fleury
Chaque jour, le CHUM reçoit entre 170 et 220 patients. Environ 50 entrées et sorties d’ambulance sont constatées quotidiennement. Des policiers se trouvent aussi aux abords de l’établissement de santé pour compléter des interventions, notamment en matière de santé mentale.
Mobilité active
Le membre du comité exécutif de la Ville de Montréal responsable de l’urbanisme, Robert Beaudry, a critiqué la démarche du CHUM sur Twitter.
«Il est ironique de voir un hôpital être contre un projet cyclable qui viendra sécuriser le secteur. Attitude d’autant plus surprenante que la direction de la Santé publique nous demande d’accélérer le développement d’infrastructures cyclables pour la santé des Montréalais.es», a-t-il publié.
L’organisme Vivre en ville, dont l’objectif est de développer des communautés viables, s’oppose aussi au recours du CHUM. «Cette position du CHUM relève plus de la peur du changement et de la culture de l’auto que d’un danger réel. Il y a déjà des piétons et des autos à cette sortie. Les cyclistes vont laisser le passage comme les autres usagers de la route», estime le directeur général, Christian Savard.
«À un certain moment, la responsabilité sociale et environnementale des institutions doit dépasser le beau paragraphe dans le rapport annuel, poursuit-il. Le CHUM rate son coup avec cette position.»