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La vie de centaines de chiens menacée par une nouvelle mesure d’Ottawa

Photo: Hannah Lim / Unsplash

Dès le 28 septembre, l’importation de chiens issus de pays considérés à haut risque de rage canine sera interdite au Canada. Cette mesure compromettra la survie de centaines de chiens victimes de violence, prévient un organisme montréalais.

«La nouvelle mesure affectera beaucoup ce qu’on fait au quotidien», explique la technicienne vétérinaire et vice-présidente du département des soins de l’organisme Rescue All Dogs (RAD) de Montréal, Jasmine Galienne.

On ne considère pas du tout que c’est justifié.

Jasmine Galienne

Le Canada ne compte actuellement aucun cas de rage actif. Plutôt que d’empêcher l’importation de chiens de cent pays différents, RAD propose de resserrer les mesures relatives à leur importation. «Il devrait y avoir plus de tests, plus de vaccins, plus de suivis, surtout», considère Mme Galienne.

Depuis trois ans et demi, les bureaux de RAD à Montréal ont importé plus de 80 chiens en provenance du Liban, pays qui entrera sur la liste noire canadienne. «Nate, un chien que l’on a rapporté l’an dernier, avait été victime de violence de la part de son maître là-bas. L’homme s’était filmé en le frappant, en essayant de le frapper. Au Liban, les chiens battus et abandonnés sont courants», se désole Mme Galienne.

Le refuge en question, situé au Liban, accueille près de 10 chiens par jour, et en compte près de 900 au total. Au cours de la dernière année, une seule adoption locale y a été recensée. C’est donc dire que l’organisme devra cesser d’accueillir des chiens si les adoptions cessent. C’est pourquoi RAD a lancé une campagne de sociofinancement pour importer le plus grand nombre possible de chiens du Liban avant le 28 septembre.

Pour la santé des Canadiens

RAD ne possède pas de bureaux. L’organisme accueille les chiens, assure leur quarantaine et l’octroi de tous les soins nécessaires. Une fois leur santé assurée, RAD offre ensuite une famille d’accueil aux chiens sauvés.

La mesure du Canada touchera les activités de l’organisme, comme elle comprend les chiens destinés à l’adoption, mais aussi à la revente, à la reproduction et même à la recherche.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a aussi pour objectif de réduire à zéro le nombre de décès attribuables à la rage canine d’ici 2030. Il s’agit de l’une des motivations du Canada pour resserrer ses règles en matière d’importation de chiens.

«La rage du chien tue 59 000 personnes chaque année dans plus de 100 pays considérés comme à risque élevé de rage canine», dit l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) dans un échange de courriel avec Métro.

Les expéditions importantes de chiens en provenance de pays où la rage est répandue présentent un risque élevé d’introduction et de propagation de cette maladie au Canada.

L’ACIA

La nouvelle réglementation canadienne est inspirée de mesures annoncées aux États-Unis à l’été 2021. «L’ACIA a collaboré avec les Centers for Disease Control (CDC) des États-Unis pour classer les pays en fonction du niveau de risque de rage canine. La méthodologie utilisée par les CDC a été jugée scientifiquement solide et appropriée pour l’ACIA pour ce qui est de la mise en œuvre de la présente mesure.»

Au cours des quatre dernières années, les importations de chiens ont quadruplé au Canada.

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