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Agressions sexuelles, revenus, politique… l’inégalité femmes-hommes en courbes claires

Photo: iStock

En 2021 au Québec, les femmes gagnaient en moyenne près de 200 $ de moins que les hommes, illustre l’Institut de la statistique du Québec ce jeudi, en publiant une vitrine statistique de l’égalité des sexes.

Ce projet est le fruit d’un partenariat avec le Secrétariat à la condition féminine «dans le cadre de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027», fait valoir l’institut.

La rémunération hebdomadaire moyenne des femmes de 15 ans et plus se situe à environ 925 $. Chez les hommes du même groupe d’âge, elle atteint 1124 $. Et cet écart ne semble pas se réduire à travers le temps, car il était déjà de 180 $ en 2005.

Il faut cependant noter qu’au cours de la période 2005-2019, le revenu moyen des femmes a augmenté de 8400 $ (ou 33 %), et celui des hommes, de 6200 $ (ou 17,4 %). Un écart qui se réduit, passant de 29,1 % à 19,7 %. Il reste encore cependant beaucoup de travail à faire. Les derniers chiffres pointent un écart de 8300 $ à l’année entre les deux sexes.

Des chiffres révélés par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) pointent des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes.

En outre, selon les dernières statistiques disponibles, les femmes demeurent minoritaires dans plusieurs groupes professionnels à responsabilité, notamment les emplois de gestion (36 %), les emplois de cadres supérieurs (35 %), les emplois de cadres intermédiaires dans le commerce de détail, de gros et des services à la clientèle (36 %) ainsi que les emplois de cadres intermédiaires des métiers, des transports, de la production et des services d’utilité publique (17 %).

Un point positif: «les femmes occupent toutefois 52 % des emplois de cadres intermédiaires spécialisés», souligne l’ISQ.

89 % des victimes d’agression sexuelle sont des femmes

Au Québec, en 2020, sur les 22 104 personnes victimes d’infractions contre la personne en contexte conjugal, 75,8 % étaient des femmes. Un chiffre en forte hausse puisqu’il passe de 3476 en 2016 à 5021 en 2020 (+44 %). Durant la même période, le nombre d’hommes victimes est pour sa part passé de 519 à 609 (+17 %).

Si ces chiffres n’ont pas de quoi étonner une grande partie des lectrices, ils n’en demeurent pas moins révélateurs d’une triste réalité. Chaque année depuis 2009, le nombre de femmes victimes d’agression sexuelle enregistré est supérieur au nombre d’hommes. En 2020, près de 9 victimes d’agression sexuelle sur 10 sont des femmes (89,2 %).

Le nombre de victimes d’agression sexuelle déclarées par la police en 2020 est d’ailleurs le plus élevé jamais observé. «L’augmentation est particulièrement forte depuis 2017, ce qui coïncide avec la montée du mouvement #Moiaussi», commente par ailleurs l’Institut de la statistique.

À la maison, les femmes portent un plus gros fardeau. Elles consacrent une heure de plus que les hommes aux activités domestiques (3,5 h/jour c. 2,5 h/jour), notamment aux tâches domestiques (2,4 h/jour c. 1,8 h/jour).

Des inégalités dans le monde politique

Si l’on peut (presque) se réjouir de l’élection record de 53 femmes à l’Assemblée nationale du Québec – plus grande proportion de femmes jamais représentées au provincial (42 %) – il y a encore beaucoup de travail à faire.

Le Conseil des ministres du gouvernement du Québec est composé de 11 femmes et de 16 hommes, la part des femmes s’établissant à 40,7 %. Mais de nombreux ministères importants restent réservés à des hommes. C’est le cas de ceux de l’Éducation, de l’Économie, des Finances, de la Santé, de la Justice, des Transports ou encore de celui du Travail et de l’Immigration.

Par ailleurs, la part des femmes dans un gouvernement québécois n’a jamais dépassé 50 %.

Au niveau municipal, l’inéquité entre les femmes et les hommes en politique est encore plus frappante. Lors des élections de 2021, seulement 23,9 % des personnes élues à la mairie étaient des femmes, et 76,1 % étaient des hommes.

Peut être pourrait-on s’inspirer de la Cour du Québec? Depuis 2012, un règlement prévoit que la sélection des juges doit favoriser la parité entre les hommes et les femmes lorsque possible. Dix ans plus tard, la représentation des femmes à la Cour du Québec a augmenté d’un peu plus de 10 points de pourcentage, passant de 39,0 % à 49,2 %.

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