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Le service limité par le STM pour le transport adapté

Photo: Archives - Métro

Les personnes à mobilité réduite font face à des annulations et à de nombreux retards lorsqu’elles utilisent le transport adapté de la Société de transport de Montréal (STM). La situation pourrait empirer au cours des prochaines semaines en raison de la pénurie de chauffeurs.

Lorsqu’un utilisateur prend un rendez-vous, il doit indiquer le motif du déplacement selon des catégories prédéfinies. La STM privilégie ensuite ceux qui sont le plus importants, accordant notamment la priorité aux rendez-vous médicaux. Les déplacements liés aux «loisirs» sont souvent annulés depuis quelque temps. Le hic, c’est que des trajets importants, comme faire son épicerie, sont considérés comme des loisirs par le système de la STM.

«Nous aussi, on a besoin de loisirs pour notre santé mentale, commente la présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), Linda Gauthier, en entrevue avec Métro. C’est très difficile comme situation.»

Les retards et les annulations de déplacements risquent de s’accentuer avec la rentrée scolaire, prévient-elle.

Sans accompagnement

La pénurie de chauffeurs est telle qu’il est désormais interdit d’emmener un accompagnateur lors des déplacements en transport adapté. Cela pose notamment problème pour les rendez-vous médicaux. Mme Gauthier, par exemple, subit des traitements de chimiothérapie chaque semaine. Son conjoint l’accompagnait, l’aidait à sortir du taxi et à se rendre à la salle de bains.

«Les préposées sont débordées. Si mon mari n’est pas là pour m’aider, j’ai le temps de mouiller ma civière au complet avant de recevoir de l’aide. C’est essentiel qu’il soit avec moi», explique-t-elle.

La situation affecte autant une autre membre du RAPLIQ, qui compose avec de graves problèmes d’élocution. Seule son accompagnatrice peut la comprendre. Sans la présence de cette dernière, elle ne peut se déplacer.

On peut vivre avec des retards, mais nos membres souffrent beaucoup d’être privés d’accompagnateurs. S’il n’y a pas de coopération avec nous, on va devoir penser à déposer une injonction.

Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ

Rectifier le tir

Pour Ensemble Montréal, la situation actuelle est «inacceptable». Le parti d’opposition avait talonné la mairie sur cet enjeu en avril, et est revenu à la charge lors du conseil municipal de lundi.

«On n’en serait pas là si l’administration Plante avait revu ses conditions salariales par les fournisseurs de transport adapté, dénonce l’élue Christine Black. Force est de constater que l’absence de solution concrète a mené aux bris de service que nous connaissons.»

La STM offre plus de services que ceux subventionnés par Québec, s’est défendu Projet Montréal, appelant à davantage de financement. Une prime kilométrique est offerte aux chauffeurs pour assurer leur rétention.

«La STM travaille activement avec les intermédiaires de taxi à mettre en place des solutions innovantes et pérennes, comme la clientèle du transport adapté présente un profil plus vulnérable et qu’il s’agit d’un service essentiel», a indiqué le responsable des communications de la STM Philippe Déry dans un échange avec Métro.

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