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Variole simienne: pas assez de doses pour une vaccination complète

un jeune homme se fait vacciner contre la COVID-19
Photo: Istock/StefaNikolic

Bien que le nombre de cas de variole simienne semble avoir diminué au cours du mois d’août au Québec, cela pourrait être de courte durée si l’injection d’une deuxième dose, comme préconisée à un intervalle de minimum un mois, n’est pas effectuée.

Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), au vu du «nombre limité» de doses, seules les personnes immunodéprimées, dont le risque d’exposition persiste, peuvent recevoir une seconde dose. Cette dernière permet de solidifier l’immunité et d’enclencher une mémoire immunologique à long terme.

On sait tous qu’un vaccin c’est insuffisant, alors est-ce que la baisse va persister?

Dr Réjean Thomas, spécialiste du VIH et président fondateur de la Clinique médicale l’Actuel

À ce jour, le Québec a reçu 30 000 doses de vaccin contre la variole simienne de la part d’Ottawa. En date du 25 août, 25 304 personnes ont été vaccinées au Québec. Au total, 252 personnes ont reçu une deuxième dose. La province devrait recevoir prochainement de nouvelles doses.

De son côté, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) indique ne pas vouloir communiquer le nombre de doses que le Canada possède. Elle explique ne pas dévoiler un tel chiffre «en raison de possibles répercussions en matière de sécurité».

Le président fondateur de la Clinique médicale l’Actuel, le Dr Réjean Thomas, se dit quant à lui préoccupé. Nombre de ses patients ont reçu une première dose en juin et l’intervalle d’un mois est maintenant dépassé.

«Quel est le taux d’efficacité d’une seule dose et ça va durer combien de temps? C’est ça l’inquiétude des prochaines semaines et prochains mois», explique le Dr Thomas.

La vaccination contre la variole s’est terminée en 1972 au Canada. L’expert en virologie de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Alain Lamarre explique donc que les personnes ayant déjà reçu un vaccin avant 1972 peuvent recevoir qu’une seule dose. Cela concerne aussi les personnes ayant déjà contracté la maladie, mais ce n’est pas le cas pour les plus jeunes.

«Pour les plus jeunes, ça prend deux doses pour avoir une bonne réponse immunitaire à long terme, dit-il. Le vaccin comme tel, c’est un vaccin à deux doses.»

Des risques d’infection malgré une première dose

Pour Alain Lamarre, la deuxième dose est donc nécessaire si les risques d’exposition persistent. Le problème d’un risque d’infection entre les deux doses se pose donc.

«Ce qui est indiqué est qu’une dose pourrait être suffisante pour quelques semaines à quelques mois possiblement, mais si le risque d’exposition se poursuit, il faut absolument aller chercher sa deuxième dose parce que, oui, les risques d’infection pourraient augmenter», explique le virologue.

Il n’y a pas de contre-indication à recevoir sa deuxième dose plus tard [qu’un mois]; par contre, l’immunité va effectivement descendre.

Alain Lamarre, expert en virologie de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Alain Lamarre explique que les données scientifiques sont manquantes au sujet de la réelle protection d’une première dose. La deuxième dose assure une immunité tout au long de la vie. Elle vient réactiver l’immunité gagnée grâce à la première dose.

«Notre deuxième dose va être efficace, mais entre les deux, je ne pense pas qu’on ait beaucoup de données sur l’efficacité d’une seule dose pour protéger à long terme», explique Alain Lamarre.

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