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Plus d’un demi-milliard pour financer les installations sportives et les parcs de Montréal

L’étude publique s’est tenue à l’hôtel de ville, le 8 novembre. Photo: Gracieuseté, Guillaume Techer

La Ville de Montréal a investi plus d’un demi-milliard de dollars dans ses installations sportives et ses parcs au cours de la dernière décennie. Au total, l’enveloppe budgétaire allouée aux différents arrondissements par la ville-centre a permis de financer 266 projets d’ouest en est et de refaire une beauté à bon nombre d’installations sportives extérieures ou aquatiques désuètes, d’arénas municipaux vieillissants et de parcs minéralisés.

Le 8 novembre, la Commission sur la culture, le patrimoine et les sports a mené une assemblée publique durant laquelle le Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports a fait état de l’impact global qu’a eu ce soutien financier de la ville-centre, offert à travers quatre programmes distincts et bonifié notamment par le gouvernement provincial.

«Nos installations ont été majoritairement construites entre les années 1960 et 1980, ce qui fait en sorte qu’elles ont beaucoup de problèmes de vétusté et il y a des mises aux normes à faire», a expliqué le directeur des sports et de l’activité physique à la ville de Montréal, Luc Denis.

La mise aux normes des arénas a obtenu la majorité de l’enveloppe budgétaire avec 295 M$, suivie par l’amélioration des équipements aquatiques existants de la métropole, grâce à un financement de 118 M$, puis du développement d’installations sportives extérieures avec 61 M$. Un budget de 57 M$ a également été alloué à la rénovation et au verdissement des parcs locaux.

Cette distribution «n’a pas été choisie de façon aléatoire», a précisé Luc Denis. Le financement aurait d’abord été accordé aux projets qui concernaient les «actifs du parc immobilier» de la Ville de Montréal.

Les membres de la Commission sur la culture, le patrimoine et les sports ainsi que Caroline Bourgeois (extrémité gauche). Photo: Isabelle Chénier, Métro

L’équité des investissements

Concernant la répartition stratégique des subventions, la commissaire et conseillère du Plateau–Mont-Royal Maeva Vilain a soulevé une «tendance à toujours reconduire les mêmes infrastructures sportives» utilisées majoritairement par les hommes, comme les terrains de soccer et les patinoires de hockey. Celle-ci note pourtant que durant la pandémie, il y aurait eu un essor de certaines pratiques sportives chez les femmes, particulièrement dans les parcs.

«Est-ce que la ville-centre serait prête à accompagner des arrondissements pour l’idéation de nouveau types d’infrastructures extérieures qui correspondent plus aux besoins émergents des femmes?», a-t-elle demandé à la direction des sports.

En guise de réponse, Luc Denis a d’abord précisé que la cause de ce biais provenait du fait que les projets financés étaient principalement axés sur la mise aux normes d’installations sportives historiquement dirigées vers les hommes.

Cet enjeu d’inclusion admis, la Ville de Montréal devra faire preuve de vigilance dans les investissements à venir, selon lui, notamment au chapitre de l’analyse différenciée selon les sexes et plus (ADS+), un outil de prévention des discriminations systémiques dans les politiques et programmes publics de la Ville. Celle-ci compte d’ailleurs développer l’offre d’aménagements sportifs extérieurs plus versatiles, moins dispendieux et pouvant mieux «considérer des pratiques de tous les genres».

Plus d’ententes de partenariat privé-public?

Questionné par le maire de Pierrefonds-Roxboro, Dimitrio Jim Beis, quant à l’implication du privé dans le montage financier de projets axés sur le développement du sport au Québec, Luc Denis a fait valoir que cette idée «n’était pas du tout exclue».

Bien que ce ne soit pas une pratique courante au Québec comparativement au reste du Canada et aux États-Unis, le directeur du sport croit que «le financement privé devrait avoir sa place», surtout en contexte d’augmentation généralisée des coûts associés aux projets.

Faire bouger les Montréalais

Devant l’ampleur des investissements octroyés, le Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports s’attend à un impact majeur: faire bouger au quotidien l’ensemble des Montréalais.

«Afin d’atteindre cet objectif global, les associations sportives régionales se doivent, selon le Conseil du sport, d’être beaucoup mieux soutenu [financièrement]», a soutenu le seul citoyen présent à l’événement, Vincent Dumas, responsable du développement sportif régional au sein du Conseil du sport de Montréal.

Sur ce point, le directeur des sports et de l’activité physique s’est montré rassurant en annonçant qu’une nouvelle «politique de reconnaissance en sport régional serait adoptée par le conseil municipal dans les prochains jours, ce qui n’existait pas à la Ville.»

«On avait des ententes avec des organismes régionaux à la pièce qui n’étaient pas encadrées par une politique. On espère pouvoir raviver et mieux structurer la pratique du sport régional avec cette politique et par un soutien financier qui vient avec la reconnaissance des organismes régionaux.»

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