Mécontentement généralisé des brigadiers de Montréal
Les quelque 600 brigadiers et brigadières de Montréal considèrent que leurs conditions de travail sont de loin inférieures à celles qu’offrent la majorité des grandes villes du Québec. Cette situation a pour conséquence de créer un grave problème de recrutement et de rétention du personnel.
La rareté de la main-d’œuvre a engendré le recours à des policiers qui sont payés plus de deux fois leur salaire, pour assurer la sécurité des enfants aux intersections les jours de classe.
Les brigadiers gagnent 20,01 $ l’heure et la majorité de ceux-ci travaillent 20 heures par semaine, à raison d’environ quatre heures par jour, réparties sur différentes plages horaires (matin, midi et soir). En excluant les congés scolaires, un brigadier gagne environ 16 000 $ par année.
«Ce qui irrite plus que tout les brigadiers scolaires concerne la demande récente de la Ville de permettre aux agents de stationnement, rémunérés à plus de 150% du salaire des brigadiers, d’effectuer leur travail pendant la tenue de la COP15», explique la conseillère syndicale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) Marie-Claude Lessard. Un agent de stationnement gagne jusqu’à 32 $ l’heure.
Le syndicat déplore cette vision à court terme qui peut finir par coûter très cher aux contribuables. La Ville n’a implanté aucune mesure au cours des derniers mois afin de contrer cette pénurie de personnel, critique-t-il.
«Nos brigadières et brigadiers font un travail crucial pour la sécurité des enfants. Comme le salaire et les conditions de travail ne sont pas à la hauteur, ces personnes choisissent de se recycler dans un autre emploi, ce qui cause les problèmes que nous vivons actuellement. La Ville préfère recourir à ses autres groupes d’employés plutôt que de s’attaquer à ce problème. Cela n’a pas de sens», déplore la conseillère syndicale.
Au cours des prochains mois, le syndicat affilié à la FTQ va lancer une campagne publique afin d’interpeler la Ville sur le sort des brigadiers scolaires.