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C’est «hypocrite» de lier la mort d’une fillette à l’administration municipale, dit Plante

La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

«C’est hypocrite», a lancé Valérie Plante à l’opposition. La conseillère d’Ensemble Montréal Alba Zuniga Ramos venait de l’accuser, en séance du conseil municipal, de ne pas avoir agi pour sécuriser l’intersection où la fillette de sept ans, Maria, est décédée. Un automobiliste l’a happée mardi.

L’envolée de Valérie Plante a eu lieu après la question de Mme Zuniga Ramos, qui a raconté l’histoire de la mort de Maria, «qui s’est passé dans l’arrondissement de la mairesse et le district de la responsable de la mobilité», en se demandant si «ce type de tragédie aurait pu être évitée si l’administration avait été à l’écoute» et avait réaménagé l’intersection des rues Parthenais et de Rouen, où l’accident a eu lieu.

En réponse à cette accusation, la mairesse de Montréal et de Ville-Marie a dirigé ses pensées vers la famille de Maria. Elle a aussi manifesté son désaccord avec le fait de politiser un tel drame, demandant un peu plus de «sensibilité». «Jeter des roches en ce moment est tout à fait inacceptable», a fustigé Mme Plante, en reconnaissant toutefois l’importance de soulever des questions nécessaires autour de ce drame.

Rosemont–La Petite-Patrie et Le Plateau-Mont-Royal, des arrondissements dirigés par Projet Montréal de longue date, posent des gestes en matière de sécurité routière, a rappelé Mme Plante. Selon elle, son administration pense à la sécurité avant la fluidité.

Mme Zuniga Ramos a par la suite renchéri, demandant à l’administration «de prendre ses responsabilités» dans le drame. Une question de trop pour Valérie Plante, qui «aurait aimé qu’on ne se rende pas là» et qui a alors accusé l’opposition d’être «hypocrite». La mairesse a rappelé à Ensemble Montréal que deux de ses conseillers, Sonny Moroz et Stéphanie Valenzuela, avaient voté contre l’aménagement d’une saillie de trottoir à Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, un procédé qui sert à sécuriser les intersections pour les piétons.

«Vous venez nous faire la morale, mais ça suffit, c’est hypocrite de nous accuser comme vous le faites actuellement», s’est emportée Valérie Plante, qui a rappelé qu’avant elle, avec son prédécesseur à la mairie de Ville-Marie, Denis Coderre, «ça prenait quatre collisions importantes pour agir et qu’il refusait systématiquement les dos d’âne parce que ce n’était pas bon pour la fluidité».

«Faites-vous un examen de conscience avant de nous jeter des pierres», a lancé la mairesse.

Vous étiez les premiers à dire pendant la campagne qu’il ne fallait pas Plateau-iser* toute la ville. Eh bien, vous savez quoi? Je suis fière de Plateau-iser Montréal, car ça veut dire qu’on met la sécurité en haut de la liste, contrairement à vous.

Valérie Plante à Ensemble Montréal lors du conseil municipal du 15 décembre

À la demande de la conseillère Chantal Rossi, Valérie Plante a alors retiré le mot «hypocrite» qu’elle avait prononcé, car celui-ci est non parlementaire. Mme Rossi a aussi argué qu’il était temps d’arrêter d’évoquer M. Coderre, qui «n’est plus là depuis cinq ans». Aux dernières élections municipales, il y a un an, Denis Coderre était le candidat d’Ensemble Montréal pour la mairie de Montréal.

La présidente du conseil de Ville, Martine Musau Muele, a finalement remis de l’ordre alors que les hurlements provenaient des deux côtés de la salle. Celle-ci a déclaré avec émotion qu’«à titre personnel, [elle] ne souhaite pas politiser la mort d’un bébé».

*Plateau-iser (définition libre de Métro): vouloir faire appliquer à l’ensemble de Montréal les mesures urbaines de réduction de la circulation en vigueur au Plateau-Mont-Royal.

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