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La Commission de vérité et réconciliation à Montréal

Photo: DARRYL DYCK/PC

Après avoir sillonné le Canada, la Commission de vérité et réconciliation sur les pensionnats autochtones pose ses valises à Montréal. Les Montréalais pourront en apprendre plus sur les enfances volées de milliers d’enfants autochtones, et participer ainsi au processus de réconciliation.

L’évènement montréalais est le cinquième d’une série de sept évènements publics qui ont lieu dans les grandes métropoles canadiennes et qui visent à permettre à ceux qui le souhaitent de raconter leur histoire et à tous les autres de prendre connaissance de cette triste page de l’histoire canadienne.

«Bien que les pensionnats aient tous fermé leurs portes, le cadre colonial dans lequel ils s’inscrivaient n’a pas été démantelé», écrivait récemment le juge Murray Sinclair, qui préside la commission. «Il se répercute toujours dans les problèmes sociaux, économiques et politiques auxquels les communautés autochtones doivent faire face quotidiennement et dans les attitudes qui trop souvent façonnent les relations entre les autochtones et les non-Autochtones du Canada», selon lui.

Cet épisode peu glorieux s’est déroulé de 1880 à 1996. Aménagés dans le but de civiliser les «sauvages», les pensionnats n’ont jamais eu très bonne réputation. À juste raison, car le but caché de leur mise en place était ni plus ni moins qu’une forme de destruction ethnique. Les centaines de témoignages reçus depuis l’institution de la commission en 2009 n’ont fait que confirmer cela, même si ce pan de l’histoire n’est toujours pas enseigné en détail au niveau secondaire.

Édifices surpeuplés, souvent insalubres. Interdiction de parler sa langue natale. Impossibilité de revoir ses parents parfois avant plusieurs années. Abus sexuels et mortalité «scandaleusement élevée». Des dizaines de milliers d’enfants autochtones ont été systématiquement négligés et beaucoup trop d’entre eux ont été victimes de mauvais traitements, notent les commissaires. «Les pensionnats ont brisé les liens unissant les familles, empêché la transmission des savoirs ancestraux et contribué à la disparition de certaines langues», selon eux.

«L’odeur du lieu m’entête encore, c’était comme une prison. J’étais tellement enragé que je n’ai pas parlé pendant deux ans, avait déclaré en 2010, à Métro, le futur député du NPD, Roméo Saganash. Contrairement à ce que prétend le gouvernement, ceux d’entre nous qui ont réussi ensuite sont l’exception».

Tous ne partagent pas une vision aussi noire de la vie dans les pensionnats autochtones. «Nombre de personnes se sont présentées devant la commission afin d’exprimer leur gratitude à ceux qui ont travaillé dans les pensionnats. Même une fois assez âgés pour quitter, certains ont choisi de demeurer au pensionnat pour terminer leurs études.

Le processus de réconciliation implique la participation des non-autochtones, répètent régulièrement les membres de la commission. Plusieurs activités sont donc organisées cette semaine pour faciliter les rapprochements. Des expositions comme Mémoire rouge. Des projections de films telles que Nous n’étions que des enfants. Des activités pédagogiques pour les groupes scolaires et des cercles de parole sont aussi au menu. Ces activités se tiendront de mercredi à samedi à l’Hôtel Reine-Elisabeth.

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