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Déclin du français: critiquée, l’administration Plante se défend

Valérie Plante devant des drapeaux du Québec et du Canada
La mairesse de Montréal, Valérie Plante Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

Malgré certaines critiques, le cabinet de la mairesse de la Ville de Montréal considère faire « des efforts rigoureux et sans précédent » pour protéger et valoriser la langue française dans la métropole.

C’est ainsi que le cabinet de Valérie Plante a réagi aux propos de la présidente de la section montréalaise du Mouvement Québec français (MQFM), Sophie Stanké, formulés lors d’une remise de prix le 13 janvier dernier.

Sophie Stanké a critiqué la mairesse Valérie Plante entre autres pour les publications de ses vœux de Noël et du Nouvel An dans les deux langues sur les réseaux sociaux, soutenant que cela envoyait un mauvais message à la population et que « Denis Coderre avait mieux fait au niveau de la langue française ».

« [Valérie Plante] donne l’impression que Montréal est une ville bilingue et qu’on doit presque oublier qu’on est francophones ici. C’est très dangereux », a déclaré la présidente du MQFM à Métro.

Invité à réagir à ce sujet, le cabinet de la mairesse n’a pas voulu expliquer pourquoi Valérie Plante tenait à faire ses vœux en bilingue. En revanche, l’attachée de presse principale du cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal, Catherine Cadotte, souligne que l’administration Plante « a ajouté la responsabilité de la langue française au comité exécutif et a créé un poste de commissaire à la langue française, ce qui était une première dans l’histoire de la métropole ».

L’attachée de presse ajoute que la Ville de Montréal et ses arrondissements se sont tous conformés à la Charte de la langue française « pour la première fois depuis 18 ans ».

Prioritaire, mais pas exclusif

Ce n’est pas la première fois que Valérie Plante prête le flanc à la critique au sujet de la question linguistique, la mairesse ayant entre autres provoqué une controverse en 2018 en prononçant un discours uniquement en anglais devant un parterre d’investisseurs étrangers.

Interrogée à propos des gazouillis de la mairesse, la professeure associée au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG-UQAM Danielle Pilette rappelle que la charte de la ville prévoit que Montréal est une métropole francophone.

« Évidemment, ça laisse place à l’interprétation selon laquelle le français devrait peut-être être prioritaire, indique Danielle Pilette. Cependant, prioritaire ne veut pas nécessairement dire exclusif. »

Si la professeure ne considère pas que ces publications bilingues sont une erreur juridique, elle n’y voit pas plus une erreur politique, considérant notamment que Montréal est constituée d’une population importante issue de l’immigration.

Politiquement, c’est une clientèle à laquelle la mairesse de Montréal doit s’adresser dans la langue que ces gens comprennent le mieux et ça ne met pas en péril pour autant la francisation éventuelle qui est le processus dans lequel ces migrants s’engagent.

Danielle Pilette, professeure associée au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG-UQAM

Valorisation de la langue française

Lorsqu’on demande à la Ville de Montréal quelles sont les mesures concrètes prises depuis la création du comité sur la langue française pour la mise en œuvre du Plan d’action en matière de valorisation de la langue française 2021-2024, le cabinet de la mairesse ne répond pas directement à la question.

« [Ce plan] comporte plusieurs mesures pour faire du français la langue d’affaires à Montréal, aider à la francisation des nouveaux arrivants et accélérer les projets de promotion dans les maisons de la culture et les bibliothèques », énumère Catherine Cadotte, ajoutant que le comité est présidé par Louise Harel.

Le Mouvement Québec français (MQF) reconnaît que le dévoilement de ce plan en 2021 représente « un réel élan historique » et souligne que « c’était la première fois qu’une administration montréalaise mettait en place un tel plan d’action ».

« Cependant, la situation ne s’améliore pas – au contraire – et nous n’avons eu que très peu de nouvelles quant à son déploiement depuis son lancement, déplore le MQF. C’est pourquoi nous avons hâte de voir l’éclosion de ce plan d’une importance capitale pour la survie du français à Montréal. »

Le constat est similaire du côté de Danielle Pilette. « Je n’ai pas perçu qu’il y avait des mesures très concrètes qui s’appliqueraient dans un proche avenir à cet égard », mentionne la professeure. « Ce que je comprends, c’est que la constitution même de ce comité est un genre de garde-fou pour la Ville de Montréal. »

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