Un chien robot dans le métro de Montréal
La Société de transport de Montréal (STM) s’est tournée vers la robotique dans le cadre d’un projet pilote novateur mené au courant de l’été 2022. De mai à septembre, le chien robot Spot a ainsi été déployé à l’intérieur de la station de métro Bonaventure, après les heures d’ouverture. Sa mission? Venir en aide aux employés assignés aux tâches de maintenance en arpentant la station pour localiser les problèmes.
Soutenue par une subvention d’Investissement Québec, la compagnie Oseada, en collaboration avec la STM, a déployé Spot, un robot de la firme Boston Dynamics, une dizaine de fois, de 1h à 4h, dans cette station de la ligne orange.
Muni d’une caméra intégrée et d’un système logiciel permettant d’identifier les «anomalies» telles que les ampoules électriques brûlées, les détritus qui trainent, les autocollants ou les graffitis, le chien robot automatisé prenait des photos tous les 10 mètres, de différents angles, afin de localiser les problèmes pouvant ensuite être traités par le personnel.
À la fin du projet pilote, Spot était capable de détecter les déchets et anomalies avec une efficacité de 86%; au début, ce taux n’était que de 70%.
«C’est comme avoir un apprenti qui apprend le métier jusqu’à devenir 100% autonome, permettant de libérer l’employé pour ces tâches, ce qui présente un énorme potentiel pour l’utilisation des robots automatiques autonomes, indique la firme Oseada sur son site Web. Maintenant que la plateforme Spot a été déployée, de nouvelles fonctionnalités pourront être ajoutées à ses inspections afin d’améliorer son rendement, sans aucune diminution dans la qualité ou l’efficacité.»
La STM dit tirer un «bilan positif» du projet pilote, dans le cadre de cette première expérience avec l’automatisation et l’intelligence artificielle.
«Les résultats obtenus sont prometteurs. Des initiatives de ce type pourraient nous amener à améliorer l’expérience client tout en contribuant à ce que nos employés effectuent des tâches à valeur ajoutée, explique la société d’État via son conseiller corporatif aux relations publiques, Philippe Déry. Notre vision est d’outiller nos employés pour contribuer à améliorer leurs tâches quotidiennes en misant sur la technologie et l’innovation.»
Si la STM estime que «plusieurs facteurs doivent être considérés» avant de s’engager plus à long terme avec une telle technologie, le projet pilote aura tout de même permis de «poser les jalons pour d’autres projets dans le futur», notamment afin de «contribuer à faciliter la tâche» de ses équipes de travail.
Oseada précise que le robot chien pourrait être équipé de capteurs supplémentaires. Par exemple, au lieu d’un appareil photo, il serait possible de l’utiliser pour vérifier la qualité de l’air dans le métro, ou encore pour vérifier la présence de fissures et de rouille sur les voies.
Pour sa part, la STM affirme que «certaines pistes sont considérées actuellement, notamment pour ce qui touche largement la voie et les tunnels, mais nous n’avons pas de projet spécifique à annoncer à l’heure actuelle».
Oseada dit toutefois avoir rencontré certains problèmes d’infrastructures au cours du projet pilote. Spot ne pouvait par exemple pas bénéficier de portes automatiques et ne pouvait franchir les tourniquets sans l’aide d’un employé de la STM.