Soutenez

Les maisons d’hébergement jeunesse réclament du financement

Un jeune résident d'une Auberge du cœur au Québec. Photo: Gracieuseté - Regroupement des Auberges du coeur du Québec

Faisant face à une pénurie de main-d’œuvre et à une explosion de la demande dans un contexte de crise du logement, le Regroupement des Auberges du cœur du Québec, des maisons d’hébergement pour jeunes, dénonce leur sous-financement.

«Toutes les maisons d’hébergement ont les mêmes besoins essentiels et pourtant, on ne reçoit pas le même financement, surtout avec les maisons d’hébergement pour femmes», explique Paule Dalphond, directrice générale du Regroupement.

Les Auberges du cœur regroupent une trentaine de maisons d’hébergement, dont huit sont situées à Montréal. Elles accueillent des clientèles ciblées selon différentes tranches d’âge pour que l’écart ne soit pas trop grand entre les résidents.

Ces auberges font un réel travail de prévention, selon Mme Dalphond. Ceux y ayant été hébergés seraient en effet moins vulnérables face à l’itinérance une fois devenus adultes. Les Auberges du cœur gèrent aussi des appartements supervisés pour les jeunes les plus autonomes, pour leur permettre de s’épanouir.

La DG des Auberges du cœur explique par ailleurs que certains jeunes vivent des problèmes de santé mentale importants et demandent de l’accompagnement.

Ces organismes font également un travail de post-hébergement, les Auberges organisant des activités avec les jeunes qui n’y résident plus, ce qui entraîne des coûts supplémentaires pour le Regroupement.

Un nécessaire rattrapage

«Il y a 850 000$ d’écart de financement cette année entre une maison d’hébergement pour jeunes et une maison d’hébergement pour femmes, toutes les deux situées à Montréal et avec le même nombre de lits», estime Paule Dalphond.

Elle rappelle qu’il y a eu un petit rattrapage de financement de la part du gouvernement, mais que cela n’est pas suffisant. «On ne dit pas que les autres ressources ont trop de financement, on dit qu’on veut la même chose», précise la DG des Auberges du cœur.

Cet écart de financement a des impacts sur le fonctionnement des maisons d’hébergement pour jeunes. Les salaires offerts y sont ainsi moins attractifs et les travailleurs communautaires décident d’aller travailler ailleurs. D’après Mme Dalphond, un travailleur en hébergement jeunesse est payé 19$ l’heure contre 26$ l’heure, en moyenne, pour un travailleur en hébergement pour femmes.

Dépourvues de leurs travailleurs, des maisons d’hébergement pour jeunes ferment quelques lits. Pourtant, les loyers non abordables et le manque de logements sociaux font exploser la demande. Cette demande viendrait de jeunes qui ne seraient pas nécessairement dans le besoin, mais qui se retrouvent tout de même à la rue dans la situation actuelle.

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez un résumé, dès 17h, de l’actualité de Montréal.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.