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Santé mentale: de l’aide gratuite et rapide à Montréal

Photo: iStock

L’accès à un suivi en santé mentale peut se faire attendre longtemps à travers la province. Vers quelles options se tourner quand une thérapie est inaccessible dans l’immédiat, ou lorsqu’on est en attente d’un suivi? Métro a recensé les différentes offres d’aide disponibles pour les Montréalais.

Pour obtenir de l’aide par téléphone si vous êtes en détresse ou entretenez des idéations suicidaires, contactez la ligne Parlons Suicide Canada au 1 866 277-3553. Si vous préférez clavarder, envoyez un texto au 1 855 957-5353.

Évidemment, pour toute urgence, il est toujours recommandé de composer le 911.

Les lignes d’aide et d’écoute

Toutes les lignes d’écoute du secteur montréalais – et du reste du Québec – ainsi que celles s’adressant à des communautés spécifiques – jeunes, aînés, trans, LGBTQ+ – sont affichées sur le site internet de l’Association des centres d’écoute téléphonique du Québec.

Le coordonnateur de l’Association, Pierre Plourde, rappelle que les centres d’écoute sont des ressources à ne pas sous-estimer. Ils permettent de «se déposer auprès d’une oreille empathique» quand besoin il y a, souligne-t-il.

«Quand on n’est pas en crise, on ne sait pas vers quels services se tourner», juge le coordonnateur. Les centres d’écoute se veulent donc des services de prévention des crises, disponibles pour «ventiler quand on a des inquiétudes ou des émotions négatives plus fortes avec lesquelles on ne sait pas quoi faire».

Une «crise» est une situation lors de laquelle une personne ressentira au moins de la détresse et de la perte d’espoir, définit la co-coordinatrice du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale (RRASMQ) Anne-Marie Boucher.

Pour de l’aide psychosociale rapide et gratuite, vous pouvez appeler la ligne Info-Santé/Info-Social 811. Vous recevrez de l’aide d’experts en intervention qui offrent des outils et suggèrent des mesures pour surveiller et améliorer votre état. Un intervenant pourrait également être envoyé à votre localisation pour vous offrir l’aide dont vous avez besoin.

L’intervenant psychosocial répondant sera en mesure de vous diriger vers l’aide appropriée. En passant par le 811, vous pourrez également avoir accès au guichet d’accès en santé mentale.

Les personnes malentendantes peuvent utiliser un service de relais téléphonique pour accéder à ces services.

Le Guichet d’accès en santé mentale pour adultes (GASMA)

Vous pouvez accéder à ce service gouvernemental de différentes façons. Vous pouvez vous présenter en personne à votre CLSC ou encore contacter le 811. Un guichet d’accès en santé mentale pour la jeunesse est également en place à Montréal et à travers le Québec. Un médecin ou un autre spécialiste de la santé peut également vous inscrire sur la liste d’attente.

Au GASMA, vous serez pris en charge par des travailleurs sociaux qui vous dirigeront vers les soins et suivis appropriés.

Les services spécifiques en santé mentale s’adressent aux citoyens présentant un diagnostic ou des symptômes relatifs à un trouble mental. Il n’est pas nécessaire d’avoir un diagnostic pour avoir accès à ces soins, précise le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Ils s’adressent également à la famille et à l’entourage.
Les services spécialisés, ou services de deuxième ligne, s’adressent aux personnes présentant des signes de troubles mentaux modérés ou graves, complexes ou chroniques, ainsi qu’une résistance aux traitements habituels ou aux interventions des services des niveaux précédents, explique le MSSS. Il n’est pas nécessaire d’avoir un diagnostic pour avoir accès à ces services. Ils s’adressent à ceux et celles présentant un risque accru de rupture avec la société (ex.: violence, criminalité, etc.) ou un fonctionnement social fortement altéré. Les services offerts incluent le diagnostic, le traitement et le suivi.

Le temps d’attente avant d’avoir accès au service est disproportionné à travers la province. Il vaut tout de même la peine de se faire placer sur la liste d’attente par un professionnel de la santé pour avoir accès à un suivi sur mesure.

Tableau transmis par le MSSS

Comme cela a été annoncé lors de la présentation du budget 2023-2024, Québec prévoit injecter 27 M$ par an pour améliorer l’accès aux soins et services en santé mentale. Malgré les critiques, le premier ministre François Legault défend son approche et réitère que le problème n’est pas le manque de fonds, mais plutôt le manque de psychologues dans le système public.

Les centres de crise

Les centres de crise sont des organismes communautaires de première ligne à but non lucratif. Ils offrent des services d’intervention au téléphone, dans le milieu de la personne en crise, ainsi que des services d’hébergement. Généralement, vous aurez également accès à un suivi à court terme et on vous dirigera vers d’autres ressources adaptées à vos besoins pour la suite des choses.

Les services des centres énumérés ci-dessous sont disponibles pour toute personne désirant obtenir de l’aide psychologique ou psychosociale. Vous pouvez avoir accès à ces services que vous soyez anxieux, triste, dépassé ou suicidaire.

Pour le centre TRACOM, dans le centre ouest de Montréal: 514 483-3033.

L’Association-IRIS, dans le nord de Montréal (514 388-4699), offre aussi des services d’hébergement spécifiquement pour les hommes en détresse.

Dans le Sud-Ouest, l’Autre maison peut être jointe au 514 768-7225.

Pour joindre Le Transit, qui couvre le centre est de la ville, téléphonez au 514 282-5573.

Dans l’ouest, tournez-vous vers le Centre de crise de l’ouest de l’île: 514 684-6160.

Tous ces centres offrent des services téléphoniques ouverts 24h sur 24 ainsi que des services d’hébergement. On trouve des centres de crises à travers le Québec.

Comment gérer son anxiété à la maison?

La psychologue et autrice du livre En attendant le psy: prendre sa santé mentale en main un défi à la fois, Isabelle Soucy, présente différentes capsules d’autosoins sur sa chaîne YouTube Calme au cœur du chaos. «J’ai fait une mission personnelle d’apaiser les systèmes nerveux suractivés de ce monde», affirme-t-elle.

Ses capsules, basées sur la littérature scientifique, se veulent «aidantes et offrant un soutien rapide et efficace» pour se «sortir des tourbillons mentaux». L’idée lui est venue pendant la pandémie, lorsque la pénurie de psychologues s’est fait sentir. Hypnose, techniques de respiration et techniques pour contrer l’insomnie se côtoient sur cette chaîne.

La docteure en psychologie mise sur les techniques de respiration puisque «c’est un outil permettant de lutter contre l’anxiété qu’on traîne toujours avec nous», souligne-t-elle. Le but d’Isabelle Soucy est de permettre aux usagers de «découvrir ce qui fonctionne le mieux pour eux». Les outils offerts permettent d’assurer une meilleure gestion de l’anxiété, une aide au sommeil et de retravailler les pensées.

Quoi faire pour les troubles psychotiques?

Deux grandes catégories de symptômes peuvent indiquer un trouble psychotique, soit les hallucinations, auditives ou visuelles, et les idées délirantes, explique la Dre France Proulx, psychiatre légiste à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel. Une personne atteinte de ces troubles présentera un changement dans ses comportements. De l’isolement, de la méfiance, des changements d’humeur, de la déprime ou de la tristesse font partie des symptômes pouvant être observés.

Déceler un trouble psychotique chez soi-même est «tout un défi», soutient la psychiatre légiste, les symptômes venant avec une conviction que les hallucinations ou idées délirantes sont réelles. Elles ne peuvent être déconstruites avec des arguments logiques.

Lorsqu’on veut venir en aide à un proche, la Dre Proulx suggère de présenter les soins nécessaires comme une solution visant à apaiser les souffrances vécues par la personne atteinte. «Essayer de les convaincre par la logique qu’ils sont malades ne fonctionnera pas», dit-elle.

Pour des personnes n’ayant pas de médecin de famille, elle conseille de se rendre dans un CLSC.

Les soins nécessaires sont des soins hospitaliers. «Ça va souvent prendre de la médicamentation et d’autres soins, dit la Dre Proulx. Un trouble psychotique, ça ne se règle pas avec une tape dans le dos.» L’intervention sera souvent axée sur la psychoéducation, approche visant notamment à apprendre au patient à reconnaître ses symptômes.

Il est «très souffrant de vivre avec ce type de trouble», affirme la psychiatre. Les hallucinations auditives venant avec les troubles psychotiques prennent souvent la forme d’insultes, d’ordres, d’incitations à se faire du mal, de commentaires négatifs. L’experte rappelle que les troubles psychotiques ne sont pas nécessairement dangereux et ont tendance à l’être davantage pour la personne atteinte que ses proches.

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