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Vague d’abandons à la SPCA de Montréal

Photo: iStock

Sur fond de crise du logement, et donc de rareté des logements acceptant les animaux, la SPCA de Montréal fait face à une forte hausse des abandons de bêtes de compagnie.

Après une accalmie des abandons pendant la pandémie, le phénomène explose depuis le début de 2023. Entre le 1er janvier et le 17 avril, la SPCA a en effet recueilli 113 chats et 81 chiens de plus qu’au cours de la même période en 2022. Le nombre total d’animaux abandonnés, dans les trois premiers mois et demi de l’année, s’élève à plus de 2000.

«On ne juge pas à la SPCA. Si vous devez vraiment abandonner votre animal, faites-le auprès de nous», plaide la DG de l’organisme, Laurence Massé. Elle explique que les personnes qui abandonnent leur animal de compagnie sont souvent au bout de leurs ressources, et souligne que le fait de remettre celui-ci à la SPCA facilitera le suivi de l’animal. La SPCA constate que de plus en plus d’animaux errent dans les rues de la métropole.

De plus, pour les maîtres d’animaux qui vivent dans la précarité, contacter la SPCA pourrait permettre de trouver d’autres solutions. L’organisme dispose d’une banque alimentaire pour offrir une aide ponctuelle. La SPCA collabore également avec des organismes qui s’occupent des personnes vulnérables pour leur fournir divers objets nécessaires à la garde d’un animal.

Difficile de garder son compagnon

Même si la SPCA peut offrir une aide ponctuelle, le problème qui provoque le plus d’abandons est le manque de logements acceptant les animaux. Les locateurs sont souvent réticents à les accepter, et utilisent la clause leur permettant de les refuser. C’est particulièrement vrai pour les chiens: seulement 4,5% des locateurs ne les refusent pas.

Alors que chaque jour au moins une personne abandonne son animal à la SPCA en raison d’un déménagement, l’organisme constate les conséquences de la possibilité qu’ont les propriétaires d’indiquer dans les baux qu’ils interdisent les animaux. La SPCA réclame depuis des années l’abolition de cette clause. Elle a lancé une pétition à ce sujet, et est soutenue par le troisième parti d’opposition, Québec solidaire.

«Un homme est venu, juste hier, nous laisser son chien, car il déménage. Et avec le filtre “Accepte les animaux”, il ne voyait qu’un logement sur huit», s’indigne Mme Massé. Les logements se font rares et chers à Montréal, mais avec cette clause, cette indisponibilité est accrue. Le gouvernement pourrait agir et abolir cette clause, observe la DG de la SPCA.

Les deux autres principales causes d’abandon sont l’importance des factures médicales ponctuelles et les problèmes comportementaux. De plus en plus d’animaux ont aussi des problèmes de comportement, un revers de la pandémie, analyse Laurence Massé.

Des chiens ont vécu avec leur maître 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pendant les confinements, et ils doivent maintenant s’accoutumer à ce que celui-ci ne soit plus présent en tout temps. Le chien peut alors faire de l’anxiété de séparation, et donc pleurer bruyamment ou bien détruire son environnement. Ces problèmes peuvent se régler avec du temps, de la rigueur et, parfois, de l’aide.

Pour les factures médicales, la SPCA rappelle aux propriétaires d’animaux que des assurances maladie existent pour leurs compagnons. «Ce n’est pas réservé aux animaux connus ou de course, comme on pourrait le croire», garantit Mme Massé.

Même si les adoptions sont également importantes, faisant en sorte que la SPCA n’est pas surchargée, l’organisme lance tout de même un appel aux Montréalais, les invitant à devenir une famille d’accueil pour des animaux qui ont des besoins particuliers. «Ça peut être une belle première expérience avec un animal d’une espèce qu’on n’a jamais eue, savoir si ça nous convient et si ça marche avec nos horaires et notre mode de vie», soutient Laurence Massé.

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