Apaiser la voie Camillien-Houde pour sauver le mont Royal
Quelques semaines après avoir signé une lettre ouverte témoignant de la dégradation des milieux naturels sur le mont Royal, des groupes d’experts proposent aujourd’hui des pistes de solution pour les sauver. Parmi celles-ci, on compte l’apaisement de la voie Camillien-Houde au profit d’une meilleure accessibilité au mont Royal en transport actif.
Rappelant que 10 000 trajets sont effectués chaque jour en auto sur la voie Camillien-Houde, le directeur général du Conseil régional de l’environnement de Montréal, Emmanuel Rondia, et les 21 autres signataires d’une lettre publiée dans La Presse soutiennent que l’apaisement de la voie Camillien-Houde s’impose pour remédier à ce qu’ils décrivent comme une «fragmentation du milieu naturel». À leur avis, la route nuit à la beauté des paysages et à la sécurité des usagers, mais surtout elle «représente une source de pollution directe qui abîme le milieu».
À cette suggestion, le groupe de signataires ajoute qu’il faudrait «octroyer un meilleur statut de protection» au mont Royal. «Le statut d’aire protégée, de paysage humanisé ou de toute autre désignation qui rehausserait sa protection sur le plan environnemental doit être considéré et mis en place sans tarder», affirme le groupe. Il s’agirait d’une manière de «préserver les acquis et éviter que sa protection s’effrite au gré des changements politiques».
Il faut plus d’ambition pour maintenir les services rendus par la nature du mont Royal.
Les signataires d’une lettre ouverte pour la protection de l’aire naturelle du mont Royal
Considérant que 764 hectares de forêt ont disparu de la région de Montréal entre 2017 et 2019, le groupe ajoute que l’augmentation de la superficie du couvert forestier du mont Royal, poumon de la métropole, permettrait «de faire contrepoids aux impacts des changements climatiques». Étendre le réseau écologique du mont Royal augmenterait les bienfaits du parc. «La végétation a un pouvoir rafraîchissant pouvant aller jusqu’à 4,7 °C en zone urbaine», rappellent les signataires.