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L'aliment comme facteur de cohésion sociale

Businessman-philanthrope et aussi un peu politicien sans le vouloir. Telles sont les multiples facettes de Jean-François Archambault, fondateur de la Tablée des Chefs, un organisme sans but lucratif qui place l’aliment au cÅ“ur d’une démarche de cohésion sociale.

Mardi 19 h dans une école primaire de Laval. Jean-François pourrait être en train de jouer les papas gâteau avec sa fille de sept mois. Mais non, il est venu pour expliquer à une quarantaine d’enfants et leurs parents le déroulement du camp culinaire de cet été dans les Laurentides.

«Mis à part les petits-déjeuners, vous mangerez ce que vous aurez cuisiné», explique-t-il aux enfants âgés de 11-12 ans qui auront pour chefs Ricardo et Normand Laprise du Toqué! Ça, c’est sans compter les invités surprise en provenance du Canadien et des Alouettes parce que Jean-François, en plus d’entretenir un bon réseau, a un sacré sens de la persuasion!

Mieux se nourrir
L’idée derrière tout ça est d’apprendre aux jeunes à mieux se nourrir. «Hier lors de la réunion d’information dans une école montréalaise, la moitié des enfants sont venus sans leurs parents. Ils doivent probablement se débrouiller seuls pour se nourrir, d’où l’importance des ateliers culinaires», explique-t-il.

Mais les activités de la Tablée des Chefs ne s’arrêtent pas là. L’organisme procure environ 160 000 repas par an à différentes banques alimentaires en organisant la collecte des restes au centre Bell, au Centre des Sciences et dans les grands restaurants. Grâce à lui, les fameuses Côtes d’agneau du non moins fameux Gilles Saint-Hilaire terminent dans l’estomac d’un chômeur de Saint-Henri plutôt que dans les poubelles des loges du Centre Bell.

La Tablée des chefs organise aussi des ateliers culinaires dans les écoles de la région montréalaise avec l’aide de chefs et de diété-ticiens. Six ans après sa
création, l’organisme est devenu une vraie petite entreprise qui emploie
six personnes.

Un travail à temps plein
Ça marche tellement que le jeune homme de 31 ans a laissé tomber son poste de directeur des ventes et du marketing chez Marriott pour se lancer à temps plein dans l’aventure. «Mon salaire a diminué d’un tiers, mais c’est la meilleure décision que j’aie prise», pense Jean-François qui lance un appel aux jeunes entrepreneurs dans l’âme.

«Comme l’État est de moins en moins présent du côté social, le Québec a besoin de faire émerger des jeunes leaders qui vont prendre les choses en main», dit-il en leur suggérant de passer les cinq premières années de leur carrière à monter des
projets sociaux.

Pendant ce temps-là, lui compte poursuivre sa course. Son prochain projet :
implanter des ateliers culinaires dans les Centre jeunesse du Québec. «Chaque année, 5 000 jeunes atteignent les 18 ans et se retrouvent laissés à eux-mêmes. Eux plus que d’autres ont besoin de se faire dire qu’on pense à eux et qu’on veut qu’ils réussissent».

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